Monday 11 July 2016

Vlaanderen fietsroute - Jour J


En mode chronologique selon l'arrivage des informations et la connaissance de la situation.

8h30
Je devrais être en route pour le knooppunt 65 à Halle sur le LF6 où le tour commençait officiellement. En lieu et place de cela, je suis en voiture, tant mieux que mal, en route vers la salle d'attente de mon docteur traitant qui commence ses consultations à 9h.

Pendant la nuit j'ai mis de la glace et pommade anti-douleur en espérant qu'au lever tout ne serait qu'un mauvais souvenir.
Tant que j'étais couché je n'avais pas trop mal, j'arrivais même à oublier que j'aivais le mollet en noeud.
Ce matin, dès que j'ai mis le pied à terre j'ai tout de suite compris que le tour ne pourrait pas se faire, en tout cas sous la forme prévue initialement.

J'ignore si je pourrais tenir le rythme ou la cadence, mais surtout je ne peux pas plier la jambe sans élancement de douleur et même la marche à pied m'est difficile.
D’autre part je ne tiens pas à masquer la douleur sous quel médicament que ce soit et aggraver la situation qui pourrait me laisser des séquelles pires.

Tant pis, je me fais une raison c'est que cette fois je ne devais pas faire cette escapade.

Quelle alternative s'offre à moi ?

Selon ce que le docteur dira, je pourrais prendre le vélo sur la voiture et aller sur les points de fin d'étape et en fonction des possibilités faire des petits tours de reconnaissance. Je crois que c'est le moindre mal. D'une part j'honore les réservations d'autre part, je fais de la reconnaissance pour une future programmation du tour.
Si je le fais ainsi, je devrai réorganiser mes bagages, plus besoin d'équilibrage mais selon l'utilisation que j'en ferai et j'ajouterai l'ordinateur et d'autres objets que j'avais éliminé en fonction du poids.

Tout ceci c'est ce que je pensais pouvoir faire avant que le docteur ne m’examine.

9h00
Le docteur m’a regardé d'un drôle de regard en me voyant clopiner vers son bureau tout en me demandant ce qui m'était arrivé.
Il a examiné mon mollet et m’a directement fait une prescription pour une échographie, une prescription pour quelques séances de kinésithérapie, à raison de deux par semaine, du Traumeel et un certificat d'incapacité pour la semaine de sorte que je puisse reposer mes muscles et suivre les séances. Il m’a dit, surtout, de ne pas prendre d'anti-inflammatoires; ok pour le Dafalgan et ses prescriptions mais pas autre chose.

A la lumière de ces instructions, le tour a vraiment pris une autre tournure.
Plus question de prendre le vélo, même pour de petites reconnaissance. Si je dois prendre du repos, inch Allah,  ainsi soit-il.

Evelyne allait passer cette semaine à La Panne, j'irai la rejoindre donc.
Ne pouvant pas « bouger » c'est peut-être le moment de reprendre avec l'aquarelle que j'ai un peu délaissée par manque de temps.

9 :30
Sur le chemin de retour à la maison, je suis passé à le clinique avec l'espoir qu'on pourrait me faire l’échographie tout de suite. J'ai eu de la chance après avoir patienté une vingtaine de minutes pour être admis, j'ai pu patienter encore une dizaine avant qu’on m'introduise dans la salle d'examen. En attendant, pas moyen de prévenir Evelyne.

10h
Le docteur qui m'examine m’a demandé de lui expliquer comment c'était arrivé. Le froid du gel me fait du bien et la petite pression, une sorte de massage mais, lorsque le côté intérieur du mollet est approché, je vois des étincelles.

Apparemment le muscle en soi n’a pas souffert des dégâts mais c'est les attaches vers les autres muscles qui semblent avoir été touchés. Lui aussi il m’a dit que le vélo est fini pour le moment.

Bon, j'aimerais quand même faire mon tour, même si je ne peux plus le faire en vélo, mais d'autre part c'est con. Je décide, la mort dans l'âme de renoncer à mon projet.

Je vais envoyer une message d'annulation à tous les endroits sauf celui de ce soir. Je joindrai une copie des prescriptions. Pour au moins justifier qu'il ne s'agit pas d'un caprice o changement futile.

Cela m'a pris un peu de temps de construire, chercher le vocabulaire et rassembler le tout. Il y a certainement des fautes mais c'est plus ou moins compréhensible :

     Geachte,
     Het spijt me vreselijk.
     Gisteren, zondag tijdens mijn laatste training had ik een spierscheur.
     De arts onderzocht me vanmorgen en voor het moment kan ik niet fietsen.
     Jammer genoeg. Ben ik verplicht mijn tocht te annuleren.
     Ik stuur deze tekst naar alle voorbehouden nachten.
     Op een ander keer met meer geluk


J'ai donc tout annulé sauf celui de ce soir, car ce ne serait pas sympa de me débiner à la dernière minute surtout que la dame m'avait bien dit qu'elle me faisait confiance et qu'il ne fallait pas payer d’acompte.
J'irai donc ce soir en voiture, au B&B De Groene Weg à Nederbrakel, où j'avais prévu mon étape d'aujourd'hui.

Vers 11 heures je suis allé chez le kiné pour qu'il me prenne en charge et fasse le planning. J'ai déjà rendez-vous tout à l'heure à 13h30
Comme j’indiquais un peu plus haut, ma tâche, à présent, est de défaire les bagages que j'avais si bien préparé samedi. Plus besoin d'équilibrage, plus besoin d'outils de vélo, plus besoin de combinaisons pluie ou que ce soit, ni gourdes ni rien ... Outre les affaires de toilette et informatiques, de quoi se changer pour trois jours et basta.

13h30
Chez le kiné, explication à nouveau de comment c'est arrivé. Traitement « cogneur » je ne sais pas ce que c'est mais l'image que j'ai en tête c'est une de ces machines pour aplatir le sol sur mon mollet droit qui cogne à tout caser ou taser. Par après les petits chocs électriques qui font assez du bien. Je crois même que je me suis endormi un peu pendant que le kiné s'occupait d'autres patients.
C'est terminé vers 14h30
Avant de partir je m'apprête à enlever le porte vélo de la voiture qui ne me servira plus à rien pour le moment.
Le temps que j’ouvre la grille, et la porte basculante du garage voilà Alba qui rentre en trombe toute excitée croyant qu'il n'y avait personne à la maison et que quelqu'un rodait. Simple frayeur rétroactive, elle me croyait bien loin sur mon vélo.

15h10
La voiture est prête, moi aussi. Je me mets en route direction l’« étape du jour ». Je me suis permis de suivre, vers la fin, un peu l'itinéraire que j'aurais suivi en temps normal. Il s'agit de routes très calmes, pittoresques, bucoliques. Par endroits, je dois prendre d'autres routes car le LF6 passe par des chemins interdits à la circulation.

18h30
Je suis assis à la cantine en attendant l'heure du souper. Je bois une Quintine et je vois arriver des cyclistes heureux en fin de parcours. Je suis jaloux, j'aurai dû être un de leurs et arriver aussi plein de bon air, de fatigue saine et des étincelles dans les yeux ....

Tout ce que j'aurai c'est peut être le cerveau dans les brumes car j'entame ma deuxième Quintine .....

Sunday 10 July 2016

JOUR J - 1


Tout allait très bien lors de la dernière sortie d'entraînement. Un tour d'environ 37 km.
Tout allai bien jusqu'au kilomètre 34, tellement bien que je me réjouissais d'être en une si bonne forme. C'était sans compter avec l'emmerdeur de Murphy, en effet, au kilomètre 34, lorsque j enfourchais mon vélo après une pause respiratoire hydratation, au moment de passer ma jambe au dessus de la selle j'ai senti comme si on m'avait jeté un caillou, j'ai eu même le réflexe de regarder par terre. C'est au moment de remettre mon pied au sol que j'ai senti la douleur comme d'une très grosse crampe, mais en pire, car une crampe part, en principe, avec un ou plusieurs étirements or, ici, la douleur persiste.

À l'heure qu'il est, environ huit heures plus tard, j'ai un peu moins mal mais je ne peux presque pas poser le pied au sol.

Je crains que si demain cela ne va pas mieux, mon expédition tant attendue ne soit pas compromise, car je me vois mal me farcir les trajets quotidiens prévus avec cet handicap.












JOUR J - 12 à - 2


Une partie des affaires sont déjà mises de côté. Pas encore distribuées dans les sacoches car il faut faire la distribution selon le poids et le besoin d'accessibilité.
Néanmoins le calcul a commencé : combien de T-shirts, shorts, pantalons, etc.
Je prévois de faire la lessive presque tous les soirs de sorte que je dois avoir les vêtements sur moi, ceux qui sont à sécher et au moins un ensemble de réserve.

Il faut calculer aussi la quantité de médicaments, soins,  affaires de toilette.

C'est décidé, je ne prendrai pas d'ordinateur et par conséquent pas de disque dur externe. Seulement l'iPad et le téléphone. Pour le rapport quotidien, j'utiliserai du mieux qu'il me le permettra le traitement de texte de la tablette. Ceci étant dit, je n'aurai pas la possibilité non plus de transférer au jour le jour le parcours enregistré du GPS seulement les données recopiées. Mais avec tous les plans et cartes que j'ai déjà je n'aurai qu'ajouter en forme image l'une ou l'autre portion de la carte.

Par contre pour l'aspect ludique, j'embarquerai un vieux iPod Touch dont j'en avais même oublié l'existence. En effet il me permettra d'écouter la musique via son signal Bluetooth donc pas de fil de casque qui traîne avec risque d'accrochage.
Le départ approche. La table de la salle à manger déborde d'affaires. Je crains que tout ne rentre pas dans les sacoches. En tout cas, je pense, le plus difficile ce n'est pas de tout faire rentrer mais de se rappeler surtout de où j'ai mis quoi.

De toutes manières, en application de deux questions (relatives à la plurifonctionnalité et à la pertinence) des cinq questions à se poser avant un achat de matériel j'ai déjà éliminé pas mal de barda. A titre d'exemple :
·         l'appareil photo Canon Ixus, puisque j'embarque avec la GoPro et en plus non seulement je peux faire des photos avec le téléphone mais j'élimine ainsi la housse de l'appareil et les chargeur et câble des batteries.
·         Les deux gourdes d'eau puisque je prends le Camelbak surtout sachant que je ne vais pas traverser aucun désert.
·         Affaires d'aquarelle "nice to have", je ne prends que l'essentiel.
·         Le maillot et quelques vêtements qui auraient fait la promenade pour rien.
·         En outre : un Buff, les protecteurs étanches des téléphones, le casque Bluetooth rigide, le lait en poudre, quelques bics et câbles

Ainsi, j'ai tout pu faire rentrer dans les sacs. Maintenant, le verdict des pesées :
·         Sac au guidon = 3.65 kg
·         Sac avant droit = 4.50 kg
·         Sac avant gauche = 4.10 kg
·         Sac arrière droit 5.00 kg
·         Sac arrière gauche 5.00 kg
·         Le sac banane = 0.75 kg
·         Le Camelbak = 2.00 kg


Ce qui fait un poids total de marchandises d'environ 25 kg, le vélo en lui-même pèse déjà environ 20 kg, et moi-même à peu près le double que les deux ensemble, ça promet … Heureusement qu'on est en Belgique et pas dans les Pyrénées, quoique les petites côtes peuvent être très cassantes de rythme.

Sur le radiateur l'équipement que j'aurai sur moi.

Dan mon post prochain, je commencerai avec une photo du vélo chargé, et moi peut-être dessus !!!