Wednesday 4 November 2015

Épices


Depuis notre séjour en France (Nantes) chez nos amis Claude & Vera, je me suis trouvé une nouvelle passion : les épices.

Habituellement, lorsqu'un plat est très piquant, les gens disent qu'il est fort épicé. C'est vrai mais pas tout à fait, car il y a des plats qui peuvent être très épicés sans être pour autant piquants.
Le fait du piquant n'est que le résultat de l'ajout de l'un ou l'autre type de piment, plus ou moins fort selon certaines échelles.

Ayant une certaine attirance par les arts culinaires, j'utilisais les épices classiques, qui "traînent" dans toute cuisine :  telles que la cannelle, noix de muscade, safran (probablement du faux), quelques poivres, vanille, clous de girofle, ...

Depuis le mois passé, donc, je me suis attaché à m'instruire sur le sujet et à me fournir d'un certain nombre de ces denrées. Pour lesquels il y a lieu de distinguer ou catégoriser, les épices, les aromates, les herbes, les condiments, ... car les frontières entre elles sont très perméables et encore plus lorsqu'on commence à intéresser aux mélanges ...

Pour ce fait je me suis déjà procuré quelques ouvrages allant du simple catalogue, à l'utilisation tant en cuisine qu'en remèdes "d’apothicaire".

Tout un nouveau monde s'ouvre à moi

Il va de soi qu'il ne sert à rien d'avoir ces produits pour le simple fait de les avoir; il faut les utiliser.
Ainsi depuis quelques jours je m'initie et notre cuisine foisonne d'odeurs tant orientales que classiques.

Pour le moment je me limite à apprendre à connaître et utiliser dans les bonnes proportions.
J'ai commencé par les basiques : curcuma, cumin, coriandre (dans toutes ses formes), cardamome, badiane, ...

Des plats et essais y passent, entre autres : poulet au curry, samosas au boeux, samosas aux scampis, ananas au sirop de badiane, poulet au lait de coco, de la lotte à la vanille, woks de toute sortes de légumes et viandes...

Un délice et de plus pas nécessairement des plats caloriques ou engraissants


Saturday 25 April 2015

Chevreuil fantome


Ce matin vers six heures, en route pour La Panne, au km 30.6 de la E429, un chevreuil est sorti du néant.

Je n'ai même pas eu le temps de réagir et peut-être tant mieux.

J'ai juste entendu le bang et vu des morceaux de ma voiture voler en éclats. Je me suis arrêté une cinquantaine de mètres plus loin, le temps de me remettre des émotions et constater les dégâts.

J'ai mis mon gilet fluo et marché vers le lieu de l'impact en m'attendant à trouver la bête blessée. Pas de bête, rien que des morceaux de ma voiture. J'ai ramassé les plus gros et suis retourné essayer de recomposer un peu le puzzle.

Le phare et l'aileron droits pendouillaient, le devant était en miettes. Avec du ruban adhésif que j'ai toujours dans la voiture j'ai fixé ce que j'ai pu. J'espère que cela tiendra.
Je vérifie les phares. A ma plus grande surprise tant les feux de croisement que ceux de route et positionnement fonctionnent. Seul le clignotant avant droit est mort.
La capot n'a rien le moteur non plus.

Je me suis remis en route, en roulant au début à 100 km/h pour écouter si des bruits bizarres se faisaient entendre, petit à petit suis monté jusqu'à 122 et cela a l'air d'aller.

Sur la E403 je me suis arrêté à une station d'essence pour vérifier si tout tenait en place et me laver les mains.
Bien; que des dégâts matériels qui généreront des frais, certainement.
N'ayant plus omnium vu l'âge de la voiture, j'imagine que ce genre d'accident n'est pas couvert.
J'espère que le chevreuil s'en tirera. Pour ma part je suis rassuré que cela n'a pas eu des conséquences plus graves.

Après coup, les éternelles questions viennent : Qu'est-ce qui serait arrivé si j'étais parti hier soir comme prévu ? Que ce serait-il passé si j'étais parti un peu plus tôt ce matin ?  plus tard ? Bref, des questions "idiotes", ce qui est arrivé est arrivé et point final. On ne pourra pas le changer. Donc réjouissons nous que je n'ai pas essayé de l'éviter et sortir de la route, et, et, et, .....

N’empêche, cela a foutu mon moral en l'air pour la journée ou le week-end.

Sunday 12 April 2015

Evelyne en route - San Francisco


Ce matin, j'ai conduit Evelyne à l'aéroport. Elle s'envole vers l'ouest américain. Elle va séjourner à San Francisco pendant quelque six semaines.

Je vais rester seul à la maison pendant ce temps là. Cela va être calme .....


Article inachevé ....

Friday 10 April 2015

De Witte Merel


Avant le départ d'Evelyne pour les USA, je voulais qu'on passe une soirée un peu différente.

Nous avons déjà dormi dans des endroits insolites, un peu par tout.
Entre autres, à la belle étoile dans le Nemrut Dagi, dans le désert en Tunisie, dans des cabanes au dessus du Cercle Polaire, dans une cabane perchée sur un arbre, à 16 mètres du sol, ...
J'avais trouvé, je ne sais plus comment la possibilité de réserver une nuitée dans une sphère transparente, qui permettait d'avoir une vue sur le ciel comme si on était à l’extérieur tout en étant à l'intérieur.

J'ai réservé donc et nous voilà partis pour la découverte. Evelyne n'en savait rien; c'était une surprise pour elle.
Finalement nous sommes arrivés à l'endroit, à Paal, près de Beringen dans le Limbourg.
La sphère en question est comme, soit disant une tente de camping, mais comme un château gonflable. C'est à dire qu'elle est en permanence sous soufflerie, pour qu'elle garde la forme. On n'entend rien, je l'indique pour qu'on comprenne le fonctionnement. D'ailleurs elle est un peu comme un grand "igloo" dont la partie "tunnel' fait office de sas entre l'extérieur et l'espace habitable.

Quand on ouvre l'accès extérieur du tunnel, celui-ci s’affaisse par la perte de pression; une fois entré il faut fermer la porte et attendre que l'habitacle se refasse avant d'ouvrir la porte d’accès à la sphère. Ce n'est qu'une question de quelques secondes.


L’intérieur de la sphère est simple mais accueillant. Au milieu un lit double, des tabourets en guise de tables de nuit, une table sur laquelle il y a un poêle électrique, deux tabourets en plus, une caisse avec des revues et livres, une lampe de chevet et une guirlande lumineuse.

Dans la réservation j'avais inclus un kit "do not disturb" composé de d'une bouteille de mousseux et de quelques gadgets.

Nous avons très bien dormi. Le lit est vraiment très confortable et la couette et couverture sont venues très à point. En effet, oui, la nuit est fort fraîche. Nous n'avons pas allumé le chauffage car nous avons l'habitude de dormir, à la maison, la fenêtre ouverte en tout temps (je me suis déjà réveillé une fois, lorsque nous habitions Forest, avec la moustache congelée) mais j'imagine que pour des personnes un peu moins extrêmes le chauffage aurait fonctionné une bonne partie de la nuit.

Le ciel était dégagé en nous avons apercevoir quelques étoiles. Malheureusement, s'il fallait indiquer une petite faiblesse au principe, la pollution lumineuse des environs empêche d'avoir une nuit noire d'où qu'une bonne partie des étoiles restent invisibles. Mais bon, on est dans la civilisation, il faut vivre avec. Pour vraiment observer les étoiles, rien ne vaut une bonne nuit dans le désert.

Evelyne a apprécié la surprise, c'est le plus important.

Le lendemain, pour ne pas rentrer directement à la maison (j'avais pris congé) nous avons choisi d'aller visiter le Sahara. une sorte de parc naturel à Lommel à peu près une heure de route d'où nous étions. Nous avons profité pour faire une bonne promenade et puis nous sommes rentrés chez nous, à Tubize.

Pour les photos supplémentaires, clicker ici




Friday 3 April 2015

Moscow -26-30.03.2015


Petite escapade à Moscou pour rendre visite à notre fille Alba qui s'y trouve depuis le mois de février pour son Erasmus, et y restera jusqu'à la fin du mois de juin.

Nous avons profité pour lui apporter des affaires et en récupérer d'autres. Aussi, elle, forte de son expérience, nous a servi de guide et nous a conduit/introduit dans les endroits les plus authentiques,  que le touriste lambda n'aurait pas pu apprécier de la même manière.

Le journal de bord de ce petit séjour à dû être fractionné car trop long pour un seul article, je l'ai donc  divisé en cinq parties, une pour chaque jour :


Merci Alba
Антонио Рубио

Moscow 30.03.2015


Lundi - 30.03.2015

Aujourd'hui, c'est le jour du départ. Alba est triste, nous aussi. On a passé des moments très chouettes ensemble, mais tout a une fin et qui plus est nous le savions . Ce n'est pas comme si on nous avait imposé la séparation par surprise.
C'est cela ma chance, d'être capable de compartimenter et faire la part des choses.
J'ai mal au cœur de partir, mais c'était prévu, donc, je digère mieux que mes dames.
Alors qu'Evelyne dormait encore, j'ai fait le check-in du vol. Cette fois ci je n'aurai pas de papier imprimé, mais seulement la version numérique. Maniaque comme je suis j'ai sauvegardé plusieurs versions du boarding pass. Tout d'abord le courriel reçu de la compagnie, ensuite une sauvegarde sur Dropbox, une autre sur l'application Passbook qui est conçue justement pour cela, mais aussi, j'ai fait des impressions d'écran, que j'ai placé dans le répertoire des photos.
Je m'assure que j'ai assez de batterie. De toutes manières j'ai trois batteries externes de réserve.


Avant de partir pour le restaurant, nous avons terminé de liquider la tâche des bagages. Elles sont prêtes. Je sens la mienne légère. Je suis curieux de savoir combien elle pèsera.
Par contre, au petit déjeuner, je n'ai presque pas su manger tellement je me sens rempli. C'est le pas des années, il y a quelque temps j'aurais déjà oublié ce qu'on avait mangé la veille. J'ai pris néanmoins un peu de saumon, des fruits, du lait battu et un œuf.

Nous retournons à nos chambres pour la dernière fois, quittons le bâtiment 3 en allons au bâtiment principal pour régler le compte. Faut dire qu'ils sont un peu carrés. Comme j'ai tiré pas mal sur ma carte de crédit, afin de me laisser une marge certaine, j'ai proposé qu'Evelyne paie avec la sienne. Pour ce qui nous concerne c'est pareil car tout sort du même compte, mais pour ce qui est des marges d'action, ça change tout.
La réceptionniste a voulu à tout prix que j'utilise ma carte à moi. On ne peut pas être parfait.

Nos avons demandé un taxi qui s'est amené une dizaine de minutes plus tard. Cette fois-ci ce n'est pas un taxi jaune, mais une berline noire. Nous lui demandons de nous conduire à la gare ferroviaire qui fait la liaison avec l'aéroport.
C'est là, qu'une fois dans le train rouge Express-Airport, Alba prend congé de nous. Le cœur serré on s'embrasse et on se dit à bientôt.
De toutes manières, avec les technologies modernes d'aujourd'hui, on n'est jamais trop loin.
Alba part donc vers son kot. Nous notre train nous conduit vers l'aéroport.
A l'allée, comme nous parlions beaucoup avec Alba, je n'avais pas remarqué que la distance était si longue. Cela prend à peu près une cinquantaine de minutes au train pour boucler le parcours.
A l'aéroport, afin de ne pas courir dans tous les sens avec tous les valises, je propose à Evelyne de nous arrêter à un endroit, d'aller à tour de rôle soulager nos vessies et puis qu'un de nous deux aille repérer dans les tableaux d'affichage quels étaient les comptoirs d'enregistrement.
Lorsque c'est notre tour, nous montrons nos passeports ainsi que nos boarding pass électroniques. Tout semble être en ordre si ce n'est que le préposé aux enregistrement semble ignorer que nous avons droit au transport de bagages. la personne fait appel à une de ses responsables qui nous demande si nous avons l'un ou l'autre document indiquant que nous avons le transport de bagages compris.
Je réfléchis un instant et lui indique que je n'ai pas de papier, mais une copie numérisée de la facture que je peux accéder avec ma tablette.
Comme quoi, l'ordre n'est jamais un défaut. En effet, avant de partir, j'ai sauvegardé une copie de tous les documents concernant notre voyage dans des répertoires sur Dropbox, documents que j'ai pris aussi bien soin de les mettre en "favoris" de sorte à pouvoir y avoir accès hors ligne; autrement cela ne servirait à rien si je ne pouvais pas les accéder. Ainsi j'ai les répertoires : visas, vol, logement, loisirs, etc.
Je n'ai qu'à aller au répertoire "vol" et trouver la facture des bagages et la montrer à la dame qui après avoir vérifié les références nous dit que tout est en ordre et pouvons enfin quitter le comptoir avec l'assurance que nos valises vont nous suivre. A propos, ma valise ne pèse que 12 kg et pourtant il y encore des affaires d'Alba dedans.

Notre avion partant dans deux heures, nous avons le temps et le loisir de flâner, mais comme toujours, d'abord , le passage de la sécurité, dont je suis épaté. Le contrôle s'est passé comme sur des roulettes. En moins de dix minutes nous étions du côté embarquement.

En premier lieu nous repérons la porte d'embarquement . Puis nous retournons aux magasins hors taxe car nous voulons acheter quelque chose pour nos amis Andrea et Joël qui nous véhiculent pour l'aéroport
En attendant l'heure d'embarquement, nous faisons des promenades à tour de rôle. J'ai acheté une flasque et des verres à shoots métalliques. Evelyne a fait de même et de quoi boire dans l'avion.
Notre vol est retardé d'une heure au moins. On prend patience. Je lis mon roman et entamons le chocolat du trajet.
L'avion devait partir à 14h55, nous avons embarqué à 15h55.
Il semblerait qu'il y ait moins de passagers qu'à l'aller. Je dirais pas plus d'une trentaine.
Nous atterrissons à Bruxelles vers 18h30
Fin de notre escapade au pays de l'écriture en cyrillique.

Thursday 2 April 2015

Moscow 29.03.2015



Dimanche - 29.03.2015

Aujourd'hui est notre trente cinquième anniversaire de mariage. Cela ne nous rajeunit pas mais je ne me sens pas vieux, pour autant. Malgré mon genou gauche qui me fait des misères, je pense pouvoir encore randonner quelque temps.

Pendant le petit déjeuner, nous avons réfléchi à quoi faire aujourd'hui et comment nous organiser. En fait les quatre valises sont à l'hôtel. Alba doit récupérer les deux nouvelles avec tout ce que nous lui avons apporté. Et nous repartons avec les vieilles avec tout ce que Alba ne veut plus et nos affaires.
Si nous laissons le tout pour demain, le taxi qui viendra nous chercher n'aura pas assez de place pour autant de valises et des passagers. Dès lors on a décidé que ce matin on partirait en passant par le kot d'Alba pour y déposer ses deux valises.
Le taximan d'aujourd'hui nous a expliqué la même chose au sujet de la Datcha de Staline. soit, ils se sont passé la mèche, soit il s'agit d'une histoire vraie.

Cette fois-ci, nous ne montons pas au kot d'Alba. Elle y va seule pour y déposer les deux bagages.
Nous prenons le Metro jusqu'à la sortie près du Parc Gorki. Le parc est en repos végétatif. C’est-à-dire que toutes les plantes attendent l'arrivée du printemps. Finalement on fait un petit parcours car il n'y a vraiment pas grand-chose à voir.
Nous nous dirigeons alors vers la Place Rouge, pour aller visiter l'intérieur de la Cathédrale de Saint Basile.


Le rez-de-chaussée ne comporte pas de curiosité majeure. Nous montons à l'étage où d'une part il y a moins de monde et d'autre part ce que l'on voit est plus intéressant. Des couloirs étroits nous mènent de salle en sale. La plupart des murs comportent des dessins et détails polychromes. Dans certaines salles il y a des icônes. Dans une des salles il y a un quatuor de voix orthodoxes. Les chants qu'ils entament sonnent très bien. Alba est la première à terminer le tour, je la suis de peu. Evelyne se fait attendre. Dehors quoique toujours aussi lumineux il y a un vent fort puissant et froid à tel point que je libère la capuche de mon anorak ce que je fais rarement.
Dès qu'Evelyne est sortie, on se met en route pour le café Pouchkine (Кафе Пушкинъ). Alba nous demande si nous voulons y aller en Metro ou si on tente d'y arriver à pied. Nous optons pour la deuxième option. D'après Alba, ce n'est pas trop loin.
Nous remontons la rue Tverskaya, le café est au numéro 26A. C'est toujours tout droit, mais loin. Les numéros sont très espacés et puis il y a les numéros et les numéros avec lettre pour rallonger encore plus le parcours. A notre plus grande déception, quand nous arrivons au 26, il n'y a pas de 26A mais il est suivi d'un 28. Alba est contrariée, surtout qu'elle nous a fait marcher pour rien. Elle râle parce qu'en fait il y a la rue Tverskaya et le boulevard Tverskoy qui se croisent à un moment et apparemment le café se trouve sur ce dernier. On la rassure et nous lui disons que ce n'est pas grave qu'on n'a qu'à rebrousser le chemin et prendre le boulevard.
En fait le croisement se fait pas loin de l'épicerie Elisseeff. On divise au loin deux enseignes. L'une semble être le restaurant, l'autre le salon de thé. Nous décidons d'aller au restaurant.
Dès l'entrée, le portier nous dirige vers le sous-sol où se trouvent les vestiaires.
Nous remontons et demandons une table pour trois.

Le cadre est magnifique. La décoration d'antan. Le soin apporté au client méticuleux. A peine assis, lorsque Alba et Evelyne ont essayé de suspendre leur sac à la chaise, le garçon leur a apporté une sorte de petit tabouret, à chacune, pour y déposer leur sac, à côté de leur chaise.
Nous avons reçu les menus. Le choix est varié. On aimerait pouvoir goûter à presque tout mais il faut faire des choix. Alba et Evelyne prennent du caviar en entrée; moi je préfère du foie gras au miel et pistaches.
En consistant Evelyne et moi prenons la dégustation russe Alba de l'agneau.
Pour boire je prends une bouteille de vin russe rouge et en guise de boisson soft une sorte d'eau au goût de groseilles.
La présentation des plats est soignée et le goût exquis. Chapeau.
Au moment du dessert j'ai pris un fondu au chocolat. ( je ne me souviens plus ce qu' Alba et Evelyne ont pris)
Nous savons que nous allons aller prendre un chocolat chaud à l'autre côté, au café Pouchkine (salon de thé) dès lors on ne prend pas de café.
Dès que la note est là, je paie et puis nous partons chercher nos vestes. Même les toilettes sont originales avec des motif floraux. Pas nécessaire pour les besoins, mais signe d'une recherche de sortir d'une banalité quelconque.
Nous n'avons qu'à sortir et marcher environ trente mètres pour rentrer dans l'autre établissement.
Nous prenons une table vers le fond, nous levons pour choisir nos morceaux de gâteau et passons la commande. Le chocolat chaud est une peu comme celui qu'on fait en Espagne, épais mais coulant.
A la fin de ce deuxième dessert, nous nous sentons tout de même assez remplis. On va pas recommencer à manger de si tôt.

Avant de rentrer à l'hôtel on compte passer au supermarché Auchan (Awah), d'un part parce qu'Alba prévoit déjà ses courses pour demain soir, d'autre part parce qu'on ne peut pas achever notre séjour ici sans avoir bu une seule goutte de vodka.
Nous avons donc acheté de la vodka, du jus d'orange et des chips, outre ce qu'Alba avait besoin.
Maintenant nous sommes parés pour le retour. Nous "hélons" un taxi garé à la sortie du supermarché et arrivons à notre hôtel.

Ce soir c'était un film un peu plus profond "The perks of being a wallflower". J'ai craint au début qu'il ne s'agisse pas d'un films pour adolescents, mais au fond il ya une très belle histoire et un sujet très profond. J'ai bien aimé.
Soit dit en passant on a fluté la bouteille de vodka en entier et plus de la moitié du jus d'orange.

Le bouquet c'est que vers vingt trois heures on s'est commandés des "Pelmeni" pour clôturer le séjour.








Moscow 28.03.2015


Samedi - 28.03.2015

Lorsque je tire les tentures de la chambre je ne peux que constater que la journée est aussi radieuse qu'hier. Claire, lumineuse, quoique fraîche.
Comme hier, nous sommes seuls au restaurant pour le petit déjeuner , mais il y a eu déjà du passage.
J'ai pris à peu près comme hier un peu de chaud, un peu de saumon, un verre de lait battu, un peu de fruits, …
Connaissant l'environnement on est un peu plus à l'aise. on sait combien de temps il faut pour arriver au centre, à la station de Metro, comment sortir de l'enceinte hôtelière.
On fait appel à un taxi qui arrive avec un peu de retard. Ce n'est pas la même compagnie qu'hier dont nous avions noté soigneusement les coordonnées.
Il nous conduit où nous devons aller mais ne pipe pas un mot. Finalement on est là pour être conduits, pas pour faire causette.
La destination première de la journée est la cathédrale Saint Sauveur, de l'autre côte de la Moskva.
C'est une cathédrale à peu près en forme de carré-prisme massif de couleur extérieur général blanc. Je veux dire par là que ce n'est pas cruciforme, comme les cathédrales auxquelles j'ai l'habitude. S'il ne faut pas payer d'entrée, à l'intérieur il est interdit de faire des photos. Bon, avec ma vision périphérique je ne vois rien qui m'attire plus qu'autre chose. Je fais néanmoins un petit tour et je profite pour acheter une brochure pour avoir au moins quelques images, quoique aujourd'hui, avec l'Internet, cela n'est même pas nécessaire, mais il faut faire vivre les gens quand même.
Je constate qu'il y a quand même des inciviques qui prennent des photos en cachette ou presque pas. Il y en a des sans gêne …
La cathédrale est connue outre pour ses propres "mérites" aussi parce qu'en février 2012 les Pussy Riot ont défrayé la chronique avec leur spectacle anti Poutine.
Nous sortons, Alba tient absolument à nous faire passer par le pont car elle veut qu'on s'imprègne de l'image car ce soir elle veut nous faire voir un film où le cadre se passe à Moscou et le pont y joue un rôle à un moment donné.

Nous descendons du pont du côté opposé à la cathédrale et nous dirigeons vers un quartier ou zone appelée Octobre Rouge, dans ma tête, Tom Clancy, à la poursuite du sous-marin nucléaire à propulsion silencieuse.
Il s'agit en fait d'une concentration de bars, discothèques, restaurants, … aménagés dans le site industriel d'une ancienne fabrique de chocolat. Le tout sur l'île Bolotny à, à peine, quinze minutes à pied des murs du Kremlin. Nous faisons le contour du périmètre et sentant un besoin physiologique des plus humains, nous décidons de nous attabler dans un des bars-restaurants.
Gorille oblige, nous passons le contrôle, heureusement rien que visuel. nous voilà arrivés au Reka (Peka). Nous laissons nos vestes au vestiaire et après quelque passages par des couloirs et passages cavernicoles arrivons à la salle du restaurant. Les tables sont dressées pour le repas, dans une autre salle ouverte sur celle-ci il y a des tables non dressées. Bien que nous indiquons clairement que nous ne sommes pas venus pour manger mais pour boire un verre, on nous place à une des tables dressées qu'ils commencent à dès-dresser; logique ou absence de logique quand tu nous tiens ….
L'endroit est calme et une belle musique de fond enveloppe tout l'espace créant une atmosphère  feutrée agréable.
Nous commandons. J'aurais voulu un Irish Coffee mais apparemment il est trop tôt pour servir du Whisky. Bon, on commande alors un Grog sorte de vin chaud.
Il fait bon, pas trop chaud et la vue sur la Moskva est parfaite.
On aperçoit la statue de Pierre Le Grand qui, à l’origine, devait être une statue à l’effigie de Christophe Colomb en cadeau aux Américains. Ces derniers l’ont trouvée tellement laide qu’ils l’ont refusé. Du coup, les Russes ont remplacé la tête de Christophe Colomb par celle de Pierre 1er et l’ont mise ici, à Moscou, alors que Pierre 1er détestait cette ville (et est surtout et avant tout le fondateur de Saint-Petersbourg)

L'ambiance est tellement cosy, comme dirait Alba, et relaxante qu'on commande un deuxième grog.
On finit par se décider à partir. On remonte vers le pont devant la Cathédrale Saint Sauveur et l'on reprend le Metro à la même station dont nous étions sortis.
Nous nous dirigeons vers le Park Izmailovo qui est l'emplacement d'une sorte de marché de souvenirs énorme.
A un moment du parcours, une des lignes est fermée pour entretien. Nous essayons de la contourner en allant en tentant de revenir sur nos pas et prendre un autre embranchement mais apparemment c'est toute la ligne qui est fermée pour cause de travaux d'entretien qui dureront toute la journée.
Alba est désolée car cela perturbe son planning et craint ne pas savoir quoi mettre à la place pour combler le vide. Je lui propose alors d'y aller en taxi.
Nous y voilà dans le taxi. C'est encore un chauffeur sympathique qui papote avec Alba.
Je dois rire car ils ont tous une tablette mini qu'ils utilisent en GPS et presque à chaque fois qu'ils changent l'itinéraire de ce qui est proposé, ils se sentent obligés de s'expliquer pourquoi
Nous arrivons à une des entrées de l'enceinte.
On  dirait un marché de Noël sans guirlandes ni décoration de circonstance ou un marché au puces. C'est tout une sorte de village, des ruelles de baraques en bois avec sur les étalages toute sortes de souvenirs folkloriques russes allant de la matrioska à des bijoux, en passant par des livres d'occasion, chapkas, flasques, caricatures,…
D'emblée nous avons survolé les premiers étalages jusqu'à arriver aux premières Chapkas. Alba en a acheté une blanche pour Julie, pour son anniversaire.
Quand on commence à penser à jeter une œil à nos chapkas, on réalise qu'on n'a presque plus de sous en liquide. Du coup nous sommes obligés de sortir de l'enceinte et d'aller à la station de Metro qui est à peu près à un kilomètre. Quelque part cela doit être le destin car en ayant été obligés d'aller à la station on a pu constater que la circulation était rétablie. Donc, pour le retour on pourra rentrer en Metro.
Dans une des ruelles il y a des stands avec des brochettes de saumon, de viande, de légumes et l'ambiance du "racolage" est bon enfant. Nous décidons de nous installer là pour caler nos estomacs. J'ai pris un vin chaud, des brochettes d'agneau et des légumes.
Rassasiés nous entamons alors la recherche de nos chapkas. Comme dans tout "bazar", il faut s'attendre à marchander. La première chapka que je décide de prendre, le vendeur la chiffre à 5000 roubles. Je lui dis 2000 pas plus. Lui 3500, moi 2000 … Alba ou Evelyne indiquent que pour le premier prix on en prend deux. Ce que nous faisons finalement. Donc, j'ai eu ma chapka pour environ 40euros. Le type y a gagné certainement mais le prix me parait raisonnable. J'ai payé le même montant si pas plus pour ma casquette d'hiver en Belgique et elle n'est pas aussi chaude que celle-ci.
Avant de quitter le marché, nous sommes allés au village en bois où il parait il y a l'église en bois la plus haute du monde.
Après un petit tour dans la rue/place principale, nous avons dirigé nos pas vers la station de Metro, en vue d'aller prendre nu thé dans un endroit assez spécial, selon Alba.
Nous sommes à Chayhona №1 (Чайхона №1) ou, outre une cuisine traditionnelle ouzbèke, d'Asie centro-oriental et même japonaise, ils proposent des thés aux saveurs exotiques et des chichas.
La décoration est réellement spéciale, avec des formes géométriques en bois polychromes très recherchées et des tables disposées en open espace mais de par la hauteur des fauteuils permettant un certain isolement. La musique est originale, mais je ne saurais en dire le genre.
Nous nous sommes pris du thé, pour moi à la pomme, groseilles, thym et cannelle.
Pour caler l'estomac des sushis au saumon. Evelyne à voulu goûter des "manti", sorte de raviolis en forme de brocoli retourné où il faut mordre un bout, sucer la sauce et puis manger la farce et l'enveloppe en laissant le tronc qui n'est pas complètement cuit.
On a tellement aimé, qu'on a repris des thés. A un moment Evelyne a commencé à faire des photos mais une de serveuses lui a demandé gentiment d'arrêter et de ne pas les mettre sur Facebook, car il craignent le clonage de la décoration.
L'établissement semble avoir un grand succès et d'après ce que j'ai appris il y en a plusieurs à Moscou même.
Il est temps de penser à rentrer. Car il commence à se faire tard, pour des couche tôt comme mes accompagnatrices.
Nous faisons appel à un taxi pour revenir à notre demeure. Le garde, à la barrière commence à nous connaitre. Dès que Alba ouvre le carreau pour lui dire qui nous sommes il lève la barrière? On doit expliquer à chaque fois au chauffeur où tourner pour arriver à notre bâtiment.
J'aime de plus en plus cet endroit et le calme et sécurité qui s'en dégagent.
A notre arrivée dans les chambres on se donne le temps de se rafraîchir et nous retrouvons quelque quarante-cinq minutes plus tard. nous commandons le souper au service de chambre et nous installons pour le film de la soirée : "The darkest Hour"





Moscow 27.03.2015


Vendredi - 27.03.2015


La journée est lumineuse, ciel dégagé et un soleil régnant en solitaire au dessus de nous.
Il est neuf heures lorsque nous nous dirigeons vers la salle restaurant pour le petit déjeuner qui se trouve dans le bâtiment principal.
La journée, même si claire et dégagée, est fraîche. La température ne dépasse pas les zéro degrés.
Nous sommes seuls dans la salle du restaurant, mais d'autres  clients sont déjà passés par là. Nous nous installons à une table ronde.
Il s'agit d'un buffet qui sans être exagérément achalandé contient de tout ce qu'il faut pour un bon petit déjeuner. le côté liquides : jus, café, thé, …; le côté céréales, le côté fruits, charcuterie, poisson, légumes, yogourts et puis le côté genre English breakfast avec les œufs, saucisses, petites crêpes, etc.

Dès qu'un serveur a pointé le bout de son nez, j'ai dit à Alba de lui annoncer qu'il y avait un commensal de plus à notre table pour le petit déjeuner. Je ne voudrais surtout pas avoir l'air de vouloir resquiller et ne payer que deux pour trois.
Pendant le petit déjeuner, à propos, délicieux nous confirmons plus ou moins le planning qu'Alba nous avait déjà concocté.
En discutant de cela, plutôt que de nous donner rendez-vous tous les jours quelque part et faire des allées et venues pour nous retrouver, nous avons décidé de demander s'il y aurait la possibilité de prendre une chambre pour Alba.
Nous avons de la chance. Il y en a des libres. Même plus, on lui a octroyé celle juste à côté de la notre : la 308.
Alba est ravie, comme ça on peut profiter plus longuement de sa présence et elle pourra goûter au maximum du confort offert par l'établissement.
Une fois qu'elle a pris possession de la chambre, nous avons demande à la réception de nous appeler un taxi, pour nous conduire à la station Metro Université, celle par laquelle nous avons terminé hier avant de prendre le bus.
Une petite dizaine de minutes plus tard le taxi est devant notre bâtiment.
Alba monte à l'avant, Evelyne et moi derrière. C'est en roulant vers la barrière extérieure, que nous mesurons l'immensité, à peu près 26ha, du domaine où nous nous trouvons. Une île de forêt en plein "centre" de Moscou, à quelque 7 km du Kremlin, .tout clôturé et relativement protégé avec un seul point d'entrée.
A quelque 500 mètres ou un kilomètre de l'entrée de notre hôtel, le conducteur du taxi nous indique sur la gauche, dans la forêt, une autre enceinte clôturée et isolée du regard; il s'agit de la Datcha de Staline. Qui est restée figée depuis sa mort. Apparemment on n'ose pas y toucher. Nous on ne voit que le mur de l'enceinte et les cameras de surveillance.
Le chauffeur du taxi entame alors la conversation avec Alba. Je suis réellement épaté, et fier, de voir ou entendre ma fille, discuter avec le monsieur en russe. Elle fait, certes, probablement des fautes mais son débit est normal, je ne vois pas de réelle hésitation ni recherche des mots de manière exagérée, d'ailleurs, à plusieurs reprises le chauffeur la félicite.
Je suis avec ma carte le parcours; non pas par méfiances mais par curiosité, par mon souci de contrôle, ….
Nous arrivons à destination. La course se chiffre à 420 roubles, quelque 7 euros. Alba file un pourboire au taximan.
L'entrée du Metro vue de l'extérieur, est plutôt banale, mais dès qu'on passe l'enregistrement du ticket on a l'impression d'être dans un musée. Je le savais, car je l'avais lu; mais la réalité dépasse l'imagination.
Notre sortie en surface, se fait pas loin de l'entrée de la Place Rouge, à la Place du Manège. Je vais enfin pouvoir voir et fouler cet endroit de renommée mondiale.
Il y a pas mal de personnes dans la rue, mais j'ai l'impression que ce ne sont pas tous des touristes. Le brouhaha est cacophonique sans être dérangeant. Un peu avant la porte d'entrée il y a deux "kioskes" ambulants de souvenirs. On n'y prête même pas attention tellement il est facile de deviner que de par l'emplacement les prix demandés sont certainement sur-calculés. Une dame avec un mégaphone débite ce qui à mes oreilles sonne comme du charabia de propagande. De toutes manières je n'y comprends rien. Peut-être qu'elle donne tout simplement la météo ou les résultats d'un quelconque match de foot de la veille. Je ne le saurai jamais, mais, ne pas le savoir, ne m'empêchera pas non plus de dormir ce soir.
Alba nous explique que à l'entrée il y a un cercle où des touristes à l'instar de la fontaine de Trevi à Rome, des gens tournent le dos au centre du cercle et jettent une pièce en faisant un vœux. Il n'y a pas d'eau, mais la pièce est récupéré dans les secondes qui suivent par l'un ou l'autre nécessiteux.
Le goulot vers la porte d'entrée fait que les personnes allant vers la Place puissent s'assimiler à un fleuve humain. Néanmoins l'espace vital n'est pas violé.
Mon premier pas dans la Place me fait penser que selon la conférence à laquelle nous avons assisté dimanche dernier, si c'est vrai, bon nombre des pavés sont belges. A droite le Musée historique de l'Etat (Государственный Исторический музей) attire mon attention car à l'entrée il y a des personnes déguisées en cosaques et/ou costumes folkloriques.
Sur la gauche, devant la Cathédrale de Kazan il y a une autre personne débitant un discours avec un mégaphone.
En nous avançant vers le centre de la place, sur la droite le Kremlin occupe tout l'espace; sur la gauche c'est le fabuleux édifice du centre commercial du Goum, acronyme en russe de "Magasin principal universel" (Главный Универсальный Магазин, ГУМ).
Devant nous, la Cathédrale Saint Basile se détache du reste par sa polychromie.
Une fois sur la Place Rouge, la densité de la foule se fait plus légère. C'est que la place n'est pas minuscule. A vue d'œil elle doit faire environ un demi kilomètre de longueur pour quelque cent mètres de largeur.
Je ne peux pas m'empêcher de penser à Nathalie et Gilbert Becaud et la mélodie et paroles affluent par enchantement dans mon cerveau : "La place Rouge était vide, devant moi marchait Nathalie. Il avait un joli nom, mon guide Nathalie …."

Comme la plupart de badauds et touristes, nous mitraillons à gauche, droite, devant, derrière, etc. … tantôt avec l'appareil photo tantôt avec le téléphone.
Maintes fois imaginée à la lecture des romans de espionnage tels que ceux de Tom Clancy, ce ne sera plus jamais pareil, maintenant que je l'ai vue de mes propres yeux et peux distinguer l'emplacement des différents bâtiments.

Nous sommes passés à côté de St Basile et descendu vers le pont sur la Moskva, où Boris Nemtsov s'est fait assassiner. Il y a plein de fleurs et des écriteaux. Nous sommes descendus sans traverser la rivière et commencé à contourner le Kremlin tout en longeant le fleuve en marchant sur la Kremlevskaya nab.
Au loin, devant, nous divisons l'église Saint Sauveur, que nous visiterons un autre jour. Maintenant nous nous dirigeons vers les guichets des musées pour le Musée des Armures. Par-dessus les murailles du Kremlin, nous distinguons les coupoles de quelques unes des cathédrales et tours internes au Kremlin.

Au bout de la rue, nous entrons dans les jardins d'Alexandre pour nous diriger vers les guichets. Il y a cohue; plusieurs files. Nous nous ajoutons au bout de celle qui nous semble la plus courte. Après quelques minutes on entend quelqu'un derrière se demander en espagnol s'il était sur la bonne file, ce qui nous a mis la puce à l'oreille et effectivement, nous non plus semblons ne pas être dans la bonne file car apparemment chaque guichet vend des tickets pour différentes destinations. C'est peut-être pas le cas, mais nous ne voulons pas prendre des risques.
Nous changeons donc de file. De toutes manières nous n'avions pas trop avancé.
S'il y a une chose que je déteste, ce sont les malins et resquilleurs qui sans gêne s'incrustent devant et font semblant de rien. Ils ont de la chance que je ne connais pas la langue, autrement j'en aurai lâché des vertes et de pas mûres.
Le temps passe, nous avançons vaille que vaille un pas toutes le dix minute. Entre temps, Evelyne est allée à la toilette, Alba aussi, puis Alba est allée acheter un livre sur la dynastie des Romanov ou des Tsars, je ne sais pas trop bien. Nous sommes à trois personnes du guichet. Avec un peu de chance dans dix minutes un quart d'heure maximum ce sera notre tour. Il est midi et quart, nous aurons fait la file à peu près quarante cinq minutes. C'est sans compter avec la loi de Murphy.
Effectivement. Ça ne bouge plus devant nous. Je demande à Alba d'aller voir ce qui se passe. Apparemment, la guichetière ne vend plus d'entrées. Elle reprendra vers 14:30. WTF !!!! Nous n'hésitons même pas une seconde. Tant pis, nous nous passerons des Armures et son contenu.
Nous ressortons dans le jardin, pour nous diriger à nouveau vers la Place Rouge. Nous passons à côté du monument au soldat inconnu et du Maréchal Georgy Joukov (Георгий Константинович Жуков) à cheval et ré-rentrons par le goulot.
Cette fois-ci nous nous dirigeons vers le Galeries du Goum.
Avec au moins deux niveaux et des passerelles suspendues. Au centre, une énorme fontaine fait office de point de liaison des allées en rayon. Bijouteries, parfumeries, vêtements, cafés, restaurants …. en fait elles m'ont l'air d'être comme les galeries de l'avenue Louise mais en plus grand et plus chic, surtout en ce qui concer
ne l'architecture.
Nous avons goûté à une sorte de limonade de couleur vive. Ce n'est pas mal mais un peu trop sucré à mon palais.
Nous quittons le Goum par le nord et commençons notre itinéraire vers le restaurant où nous allons prendre notre repas de midi.
Joignant l'utile à l'agréable, Alba nous fait passer devant le Théâtre Bolshoï (Большой Театр) que nous avons pris en photo de l'extérieur. On aurait voulu aller voir une pièce mais cela nous aurait pris trop de temps de notre séjour, donc, pour une autre fois.
Toujours en route pour le restaurant, dans la rue Tverskaïa, nous entrons dans une épicerie incroyable, l'épicerie Elisseeff (Елисеевский Магазин), une sorte de supermarché dans un cadre avec une décoration exubérante, dépassant l'imagination : vitraux, lustres en cristal, piliers sculptés, comptoirs en bois poli, grands miroirs, et les produits …. J'aurais bien voulu acheter une peu de vrai caviar pour pouvoir au moins dire que je l'avais goûté; ce sera encore pour une autre fois et ce n'est pas le temps ici, le paramètre qui cloche mais bien le coût, c'est hors prix, cela le vaut peut-être mais ….
La rue en face du magasin Elisseef, nous mène au restaurant géorgien où Alba veut nous amener, le Hachapuri (Хачапури). Il s'agit d'un établissement assez convivial où les clients semblent ne pas venir pour s'attarder, mais juste pour manger et repartir, genre de restaurant près d'une cité administrative. Il y a un va et vient assez régulier. Sur les conseils d'Alba, notre guide Nat-Alba, nous commandons en entrée, la spécialité de la maison, une espèce de pain avec du fromage à l'intérieur. Cela me fait légèrement penser, par le goût, à une tarte al Djote de Nivelles. Ensuite je prends des dolmas. Nous buvons du cidre.


L'après midi ou après repas mène nos pas vers la culture picturale, vers le musée Tretyakov. Décidément, Alba gère. Qui aurait dit qu'un jour je me ferais guider à Moscou par ma propre fille et vraiment je doute qu'un professionnel du tourisme ait pu faire mieux. Elle jongle avec les combinaisons du Metro, connait plein d'endroits, a plein de relations, incontestablement, elle m'épate.

La galerie d'Etat Tretyakov (Государственная Третьяковская Галерея) vaste de 60 salles, contient la partie portant sur le XX siècle du musée fondé par Pavel Tretiakov.
Des tableaux des icônes, des sculptures …
Nous sommes allés directement aux vestiaires et prendre ensuite nos tickets et guide audio.
Connaissant Evelyne, je propose directement que chacun aille à son rythme et qu'on se retrouve à la sortie.

Les premières salles sont un peu ennuyantes car elles ne comportent pour ainsi dire que des portraits, certes, d'une qualité exceptionnelle, mais que des tronches.
A priori c'est interdit de prendre des photos mais plein de monde en prend, pour ne pas dire, tout le monde, alors, je ne vais pas être plus bête que les autres. Je commence aussi à en prendre. Par contre je prends bien soin de m'assurer que le flash est désactivé, ce qui n'est pas le cas de quelques énergumènes qui probablement ne savent même pas comment faire des photos sans.
L'heure avance, les salles aussi. Ma visite quoique superficielle, s'attarde de temps en temps sur l'un ou l'autre tableau, soit par sa composition, soit parce qu'il pourrait me servir d'inspiration, soit parce qu'il porte sur un fait de la culture ou l'histoire de la Russie.
Les dernières salles m'attirent moins bien que la valeur des pièces exposées ne soit pas moins méritante, mais les icônes …. ce n'est pas ma tasse de thé.
Il est presque six heures du soir, je sens que la fermeture se prépare tout doucement les surveillants qui somnolaient aux quatre coins des salles, commencent à sortir de leur léthargie et s'activent, se réveillent.
Tout juste à la fin du parcours, j'entre dans le magasin des souvenirs du musée et décide de m'acheter un des livres "catalogue" de la Galerie.
J'ai bien fait de le faire maintenant car cinq minutes plus tard le magasin baissait les volets. Alba et Evelyne n'ont pas encore franchi la porte. Je suis un peu fatigué de marcher et trouve où m'asseoir. Je feuillette en attendant le livre. Purée, cela doit être l'instinct; je me suis attardé aux pièces qui semblent être les plus importantes, parmi lesquelles le "portrait d'une femme inconnue", "l'apothéose de la guerre", Ivan le Terrible et son fils, la Boyarine, etc …
Dès que Alba et Evelyne se pointent nous rendons les écouteurs, reprenons nos vestes et sortons à l'extérieur. L'air frais nous fait du bien.
C'est peut-être la seule chose pour le moment qui me dérange, cette surchauffe qu'il y a à
l'intérieur des endroits. Le contraste est trop grand. Par moments on ne peut pas éviter, lorsqu'on est à l'intérieur ou dans une zone intermédiaire, de transpirer, puis sans avoir le temps d'adaptation nécessaire on est confrontés au froid extérieur qui refroidit la couche intermédiaire et bonjour pour rétablir l'équilibre thermique adéquat à une sensation agréable. A peine on rentre quelque part, je baisse directement la fermeture éclair de ma veste et enlève le bonnet et si nécessaire même la veste. Et pourtant, je suis en manches courtes en dessous.

Avant d'aller souper dans un restaurant dans la zone du vieux (ancien) Arbat, Alba nous fait faire le tour par le nouveau (moderne) Arbat. Sorte de place de Brouckère avec une continuation de rue neuve ou Ramblas de Barcelone. Magasin à la suite de magasin ou l'on vend de tout.

Avant de venir à Moscou, j'avais eu l'intention de me mettre un peu à l'apprentissage, si pas du russe, au moins au déchiffrage du vocabulaire. Finalement je n'ai pas eu assez de temps ni de stimulation. En fait, pour quatre jours cela demandait un investissement en temps trop élevé. J'ai préféré plutôt me concentrer sur l'organisation de notre futur voyage aux USA pour récupérer Rodrigo.
Malgré tout, cela m'intrigue et j'essaie de déchiffrer des mots, me basant sur ce que j'ai retenu : ce "c" c'est un "s", le "n" c'est un "p", le "p" c'est un "r", le "h" c'est un "n", le "n" en miroir c'est un "i", etc. etc.
Ainsi sur une façade je lis "сувенир.." en oubliant tout des lettres à haute voix cela a plutôt l'air d'être "cybercafé" Alba qui se tord de rire, non, en fait c'est "souvenirs".
Sur ma lancée, un peu plus tard je taquine Alba lorsqu'on passe devant un "Chez Paul" et je dis à Alba : "tu vois, ici ce n'est pas Chez Paul" à ce qu'elle répond, mais oui, tu vois bien, non ?, et ben, si on suit ton raisonnement ici, c'est plutôt "Chez Raúl". Grand éclat de rire ….

Nous arrivons par le vieux Arbat au numéro 38, au restaurant caucasien qu'Alba nous a choisis pour ce soir, le Kebab- MashlykV (Шашлык-машлыкВ) Sans vouloir être péjoratif, gorille à la porte. Je constate que presque partout il y en a un; un portier genre videur. Pour un instant je me dis, j'espère qu'on est assez bien habillés pour pouvoir entrer. En effet, en vacances je suis souvent en jeans, je dirais même que en temps normal aussi, mais bon pas guindé.
A l'entrée je suis tout de suite frappé par la décoration; sur les murs un mélange de pierre et tapis d'orient le tout dans une pénombre qui invite au calme. Il y a un spectacle live, une chanteuse et une joueuse de saxophone qui alternent pour égayer la soirée.
Dans le choix des plats nous commençons par du caviar de saumon puis de l'agneau au grill. Je n'ai pas fait beaucoup de photos car dans la lumière tamisée cela ne donnait pas bien et je n'aime pas trop utiliser le flash.
La nourriture était délicieuse, par contre, cela doit être une coutume, le plat principal a été amené alors qu'on n'avait pas encore termine l'entrée; c'était arrivé aussi tout à l'heure dans le Hachapuri. Mis à part ce détail de synchronisation, la nourriture était délicieuse.
Je n'ai pas pris de dessert.
La prochaine étape de la journée est d'aller au kot d'Alba pour récupérer quelques affaires d'Alba pour son séjour à l'hôtel et en même temps les vieilles valises et tous les vêtements qu'Alba pense ne plus devoir utiliser dans le printemps qui approche. Sur le chemin nous profitons pour acheter de l'eau et du coca pour l'hôtel. Pour ne pas pomper en permanence du minibar.

Comme Alba nous l'avait indiqué, le passage des contrôles à l'Obché a pris à peu près un quart d'heure : photocopie du passeport, acceptation des consignes, etc.
L'intérieur me fait penser un peu à un hôpital, mais c'est correct.
Nous sonnons à la porte et entrons. Les colocataires d'Alba, sont attablés à discuter et boire de la bière. A nouveau j'enlève directement ma veste tellement il fait chaud dans la chambre d'Alba. En fait elle n'a pas accès au thermostat et son seul régulateur est la d'ouvrir la fenêtre avec un angle plus ou moins large et avec une durée de temps plus ou moins longue.
Nous avons un peu ri des quelques anecdotes de la journée puis sommes passés à la préparation des valises.
Pour le retour nous allons prendre un taxi pour ne pas nous trimbaler avec les valises encore une fois dans le Metro.

De retour à l'hôtel, vers dix heures du soir, notre journée n'est pas encore terminée. Alba a pris son lap-top et nous propose de regarder un film à trois comme on fait chez nous en Belgique.
Nous choisissions la version moderne ou nouvelle du film Carrie.
Je nous fais du thé et nous nous installons sur le lit pour regarder le film.
A la fin, Alba va dans sa chambre et nous nous couchons. Rendez vous est pris pour demain neuf heures pour le petit déjeuner.


Moscow 26.03.2015


Avant le jour du départ, avant le 26 mars
.

Comme à chaque fois que je pars en voyage, la première chose que je fais est ma valise virtuelle. C’est-à-dire que j'ai une application genre check-list et j'ai déjà tout un catalogue d'affaires triés par genre, catégorie, etc. Dès lors il est très facile et utile d'agir de la sorte. Il n'y a pas que des affaires à prendre mais aussi des actions à entreprendre soit avant, soit pendant, soit après le voyage.

Ma liste pour Moscou, comporte 120 articles. que je cocherai au fur et à mesure qu'ils prendront place dans la valise ou que l'action sera faite.

Dès à présent je peux déjà cocher la case correspondant au Visa pour la Russie.
Nous l'avons. Ce n'était pas compliqué, mais laborieux.
En Russie, on ne rentre pas comme dans un moulin. Pour y aller, il faut être invité. Heureusement que l'hôtel où Evelyne nous a réservé les nuitées va nous envoyer l'invitation.
Une fois cette invitation en main il faut remplir, sur le site de l'Ambassade russe, un formulaire en ligne, de demande de visa. Puis avec ces deux documents, le passeport et une photo d'identité, on peut prendre rendez vous, soit à l'Ambassade soit dans un centre de visas russes.
Nous sommes un peu vieux-jeux et avons opté pour l'Ambassade. Je ne sais pas si c'est mieux ou pire mais au moins je sais où elle se trouve.

Le rendez-vous pris, nous avons introduit la demande et payé les 35€ nécessaires à la démarche. Une semaine plus tard nous avons eu nos passeports de retour et théoriquement, nous sommes aptes à entrer dans le territoire russe.
Le Visa, a une durée d'exactement le nombre de jours que nous avons choisi, pas un de plus, pas un de moins. Notre retour est prévu pour le 30 mars, nous avons indiqué le 31, juste au cas où l'un ou l'autre problème surgirait. Le visa se termine donc le 31 mars.

A une semaine du départ, je demande à Alba si elle veut qu'on lui amène quelque chose de Belgique. Je lui dis cela en pensant à l'un ou l'autre objet, ou à des chocolats, gaufre, que sais-je … Je reçois en retour une liste à ne plus en finir, de vêtements : tops, shorts, jupes, robes, accessoires, etc.
A tel point que je me demande s'il y aura de la place dans la valise pour mes quelques affaires de quatre jours.
Et pourtant nous étrennons deux valises, 105L, qu'on compte laisser à Alba et revenir avec les vieilles qu'elle avait emporté quand elle est partie.
Ainsi pour son retour définitif fin juin, elle aura plus de place et des valises plus maniables.

La semaine précédant le départ, j'ai laissé la valise ouverte dans la chambre d'Alba, car la plupart des affaires viendront de là, et commencé à y placer tous les affaires qu'elle demandait. Digne fille de son père, elle m'a même envoyé des photos des vêtements qu'elle demandait, pour que je ne me trompe pas.
Me voilà donc dans son dressing avec la photo dans une main, et une lampe de poche dans l'autre, à la chasse au vêtement demandé. Pour environ 80% je n'ai pas eu de problème par contre pour le reste …. il a fallu bien chercher. Finalement j'ai tout trouvé.
J'y ai ajouté quelques sachets de Cola-Cao et deux paquets de biscuits Maria, le petit péché mignon d'Alba.

Mes affaires sont très limitées. Outre ce que je porterai sur moi, de quoi me changer deux fois, un sous-vêtement de randonnée en laine de merino qui est comme une sorte de training très agréable et chaud à porter; un pantalon, deux chemises et un T-shirt. Ma trousse de toilette de voyage.
Côté accessoires de quoi charger les appareils, une rallonge, une multiprise, lampe de poche, couteau pliant, écouteurs, câbles synchronisation, batteries de réserve, appareil photo, cadenas, sifflet, livre pour le trajet, etc.


Jeudi - 26.03.2015

Andrea est venue nous chercher comme prévu, vers 6h45. En principe nous voudrions être à l'aéroport vers 8h, c’est-à-dire deux heures avant l'heure de départ.
Hier soir j'ai fait le check-in et nous avons déjà nos places réservées. Il ne reste qu'à faire enregistrer les bagages.
Ceux-ci étaient déjà prêts depuis un jour ou deux, sans fermer en vue d'ajouter les éventuelles dernières affaires. Pour la plupart du commun des mortels cela veut dire les affaires de toilette. Pas pour moi, j'ai bien ma trousse de voyage toujours prête pour n'importe quel départ imprévu. Pour moi, la valise ouverte est surtout pour y ajouter les l'objets interdits. Je pourrais avoir aussi un jeu de voyage, mais je risquerais d'oublier d'enlever les quotidiens et me les faire confisquer. Quoique me connaissant je me mettrais bien une alarme pour me rappeler de ne pas oublier …
Ma valise, si je peux l'appeler ainsi, car elle contient plus d'affaires d'Alba que miens, pèse 22kg. En guise de sac de cabine j'ai opté pour une fois pour un sac d'ordinateur plutôt que mon sac à dos, de ville, habituel. Et puis j'étrenne mon sac à ventre; un peu plus grand que celui de tous les jours. Avec un peu plus de compartiments pour pouvoir accueillir tous mes "gadgets".

Arrivés au "Kiss & Fly", Andrea nous a quittés. Il est huit heures moins cinq. Grâce aux techniques modernes, je sais déjà à quel comptoir nous devons faire l'enregistrement. Je me le confirme néanmoins in visu sur le panneau électronique.
Puisque notre check-in est déjà fait et que j'ai la carte d'embarquement je n'ai qu'à déposer la valise. Pour la première fois, ou presque (la première fois fut à Portland vers Phoenix, en 2012), je dois le faire moi-même. Il suffit de mettre sa valise sur la courroie de transport et pesage et introduire son e-ticket; les données personnelles s'affichent, si on confirme, le ruban d'identification s'imprime. Il faut tout simplement l'enrouler sur la poignée de la valise, donner une dernière confirmation et le tour est joué.
Ne voulant pas prendre de risque inutile, au lieu de paresser en attente de l'heure d'embarquement du côté public, nous sommés allés directement aux contrôles de sécurité.
Bien que j'ai vidé mes poches, enlevé tout objet métallique le portail semble détecter quelque chose. Il m'est demandé si j'accepte de me faire contrôler, comme si j'avais le choix ….. Cela ne me dérange en rien quoique je préfèrerais plutôt que ce soit une jolie dame qui le fasse. La seule chose qui me dérange en ce moment c'est que pendant que je suis coincé à côté du portail les caisses en plastique avec mes affaires avancent "sans" surveillance. Pas vraiment sans parce que je ne les quitte pas de l'œil. En outre je m'arrange toujours pour mettre tout ce que je veux surveiller sur une seule caisse, entre mon bagage de cabine et la caisse contenant ma veste, et d'une certaine manière de sorte à ce que le téléphone et/ou tablette ne se trouvent pas au dessus du tas, mais plutôt un objet quelconque, mon bonnet, une paire de gants, mes lunettes, ma montre, … pour rendre plus difficile encore l'identification d'un objet de convoitise.
Finalement le type a compris que je n'avais rien à cacher et j'ai pu aller récupérer mes affaires.
Nous voilà donc du côte des embarquements. Première chose avant de se laisser aller à la détente, aller repérer où se trouve notre porte d'embarquement. Une fois cette vérification faite on peut, en fonction du temps restant aller boire un verre ou s'acheter quelque chose pour le trajet.
Il y avait longtemps que je ne faisais pas un embarquement par le tarmac. La dernière fois c'était en 2007 à Schiphol aux Pays Bas lorsque je suis allé en Irlande du Nord. L'avion qui va nous amener à Moscou est décoré d'un dessin de Tintin. Je n'ai pas eu le reflexe de faire une photo, dommage.
C'est bien la première fois que je voyage dans un avion si vide. Il est à peine rempli à 50%.

Le trajet s'est déroulé sans autre fait remarquable que l'achat d'un cadeau dans le duty free, pour Evelyne, assise à côté de moi, sans qu'elle ne se rende compte de rien. Cela a demandé un grain de complicité avec les hôtesses que j'avais gagné à ma cause un peu avant qu'elles ne passent avec le chariot. En arrivant à notre hauteur, nous nous sommes fait des signes visuels et une fois nos sièges dépassés elles m'ont refilé le paquet par derrière Evelyne, je leur ai filé ma carte de crédit et j'ai tapé le code pin tout naturellement comme si je tapotais sur la tablette.
J'ai mis le cadeau à côté de moi et je n'ai eu qu'attendre qu'Evelyne aille aux services, ce qui ne rate jamais, pour ranger proprement, en toute impunité, l'objet dans mon sac et éviter d'être pris en flagrant délit de cachoterie.

Lorsque l'avion amorce la descente, j'arrête la lecture et range mes affaires pour pouvoir profiter de la vue qui m'offre l'hublot.
Bien que je n'aie pas d'appréhension maladive à un possible accident, je ne peux pas m'empêcher de faire mes petits calculs de possibilité d'y échapper en fonction de la hauteur à laquelle on se trouve. Bien évidement, ces calculs ne valent rien en plein vol, mais lorsque on est en phase d'atterrissage, qu'on voit le plancher des vaches de plus en plus près, il arrive un moment où je me dis que si quelque chose tournait mal à cette hauteur, j'en réchapperais. Et j'en suis convaincu.

Bien, nous sommes sur le sol russe. Armons nous de patience car les contrôles ne manqueront pas. Finalement nous voilà du côté des courroies de récupération des bagages. A peine arrivés sur le sol j'ai reçu un texto d'Alba me disant qu'elle avait raté son train et qu'elle arriverait un peu plus tard. On est en vacances, on a tout notre temps et de toutes manières on n'a pas encore les valises.
Une fois en possession des mêmes, je dis à Evelyne qu'on va aller se trouver un endroit où pouvoir indiquer à Alba sans équivoque où nous nous trouvons. Nous plaçons nos bagages près de la sortie numéro 2 et pas loin des comptoirs d'enregistrement 12-13. J'envoie un texto à Alba avec ces informations. Comme je me méfie j'active le roaming et je lui envoie un double par messenger. Nous avons dialogué un peu ainsi, activant et désactivant le roaming.
Comme l'arrivée d'Alba n'est pas imminente, nous profitons pour aller, à tour de rôle, soulager nos vessies. Il y a au moins une dizaine de personnes qui sont venues nous demander si nous avions besoin d'un taxi. Au moins, aucune n'a insisté. Evelyne a profité aussi pour aller chercher un peu de liquide : 7.500 roubles, quelque 120 euros de quoi se sentir moins en état de vagabondage.

Aussi je mets à l'heure russe ma montre, c’est-à-dire, je l'avance de deux heures. Le téléphone et tablette l'ont fait d'eux même dès que je leur ai laissé savoir où nous étions.

Je vois Alba au loin qui marche d'un pas décidé tout en scrutant la foule en mode périphérique. Je siffle un de nos signaux codés. Elle se fige et fixe son alentour de manière plus détaillée. Je lui siffle un deuxième signal de sorte à lui dire : "je te vois mais toi pas …", jusqu'à ce que nos yeux se croisent et elle se jette dans mes bras.

Nous voilà enfin réunis. Nous entamons alors notre parcours vers la sortie de l'aéroport vers la gare ferroviaire.
La sortie de l'aéroport vers la gare nous met pour la première fois en contact avec l'extérieur. Fameux contraste thermique !  Il "neigine" un peu, la température doit être aux alentours de zéro, mais dès que le vent se lève il se fait mordant. Nous fermons vite nos tirettes, jusqu'au col.

Nous avons acheté un billet aller retour, comme ça lundi prochain on doit seulement se préoccuper de ne pas rater le train.
Il s'agit d'un train rouge, l'"airport-express". Je ne suis même pas étonné qu'il soit rouge, comme la place, le drapeau, le ….
Apparemment il fait la liaison directe Moscou-Aéroport et vice-versa, sans s'arrêter nulle part ailleurs.
Le paysage qui défile devant mes yeux me fait penser à la Finlande : des bouleaux, de la neige, encore des bouleaux, et de la neige, … Il fait bon dans le train, je dirais même trop chaud. J'ai vite de-zippé ma veste et enlevé mon bonnet. Je transpirais déjà.
Alba nous prévient que le trajet jusqu'à l'hôtel va être une expédition de plusieurs rames de métro plus un bus et qu'en plus cela va être l'heure de pointe.
Tout d'abord nous achetons une carte de Metro magnétique de 60 voyages. C'est un peu comme l'Oyster de Londres en moins sophistiqué, cette carte n'est pas rechargeable.

La première chose qui surprend du Metro de Moscou c'est sa profondeur et la décoration. La profondeur semble-t-il fut voulue pour servir d'abri anti-bombardement. La décoration inspirée ou basée de l'art de l'époque du réalisme socialiste devait faire vitrine au monde entier et donner accès au peuple à la culture et la beauté.
Le réseau est très bien structuré avec une ligne en cercle à laquelle les autres lignes se joignent et inter-croisent de sorte qu'on peut passer d'une ligne à l'autre avec beaucoup de facilité. Il y a 194 stations et le parcours couvre 325km.
Environ sept millions de passagers l'emprunte chaque jour.


On est vite pris dans le courant de ce fleuve de personnes qui afflue vers les divers quais. Alba est en tête et nous la suivons. D'habitude je réfléchis toujours où je suis, où je vais, ici,  même si de temps en temps je jette un coup d'œil à l'application CityMaps2Go pour savoir où nous sommes par rapport à où nous devons aller et d'où nous venons, je me laisse guider par Alba. Elle a l'air de savoir très bien comment ça marche et ou elle veut aller.
Nous changeons plusieurs fois de rame et toujours autant de monde en sort ou y rentre. On dirait une fourmilière. Puis ces escalators interminables. Moi qui me plains des 67 marches du Metro de Schuman, je n'ose pas imaginer lorsque l'un des escalators tombe en panne combien de marches faut il franchir pour se retrouver à l'autre bout.
Autre chose curieuse : il y a du wifi dans le Metro, je ne me suis pas vraiment logé car j'imagine qu'il y a des données à fournir et je n'en ai pas besoin si désespérément. J'en aurai l'occasion à l'hôtel.

Finalement nous terminons le parcours en taupe et remontons en surface. Le jour décline. Nous ne sommes pas loin de l'université qui soit dit en passant est plus qu'énorme. Plus grande qu'une cathédrale et je ne parle que de l'édifice central. L'ensemble du territoire est certainement plus grand que Tubize.
Le bus qui doit nous conduire près de l'hôtel est le 260. Apparemment il passe toutes les 25 minutes, manque de bol, on l'a raté de peu. Donc une bonne vingtaine de minutes à admirer la surface tout en se ratatinant pour faire face au froid que petit à petit s'empare de nous. Oui, on a transpiré dans le Metro, et maintenant la chaleur interne se transforme en humidité froide que la chaleur du corps ne parvient pas à vaincre. Heureusement qu'avec nos anoraks et parkas empêchons le froid extérieur de nous envahir.
Le bus arrive. Un peu compliqué de passer le tourniquet avec les grosses valises mais finalement nous y parvenons. Reste plus qu'à suivre le parcours et descendre lorsque nous nous approcherons de l'hôtel.
Il fait noir, nous roulons toujours. L'hôtel est dans une rue perpendiculaire à une artère principale mais semble être une route de campagne car il n'y a pas trop de maisons de côté et d'autre. Le bus a atteint le croisement de la rue de l'hôtel mais ne s'est pas arrêté. Je crains de devoir marcher encore plus si le prochain arrêt est plus loin. Alba demande à une des passagères qui nous rassure nous disant que le bus fera bientôt demi tour et qu'il passera devant l'hôtel. J'espère qu'elle ne se trompe pas et/ou qu'Alba a bien compris. Je ne perds pas de vue le point qui nous identifie dans la carte GPS de mon application. Effectivement, arrivé à un grand rond point le bus le contourne complètement et entame le parcours à l'inverse. Wow, de plus il prend la route de l'hôtel. Lorsque je vois qu'il s'approche de l'emplacement de notre "demeure" je dis à Alba d'appuyer sur le bouton. Merde !, il n'y a pas de bouton ou en tout cas il est hors de service.
Le bus s'arrête néanmoins pas trop loin du point où nous devons aller. Nous descendons et le bus part. On est nulle part, ou presque nulle part. Heureusement j'ai visualisé en Belgique avec Google Street à quoi ressemble l'entrée de l'hôtel et je peux dire qu'en tout cas cela n'est pas là où nous sommes. Alba demande à un policier qui ne sait pas trop, mais qui nous dit d'aller plus loin. Ca, nous l'aurions fait de toutes manières même sans policier.
C'est une petite montée où il y a un édifice genre centre, auberge, bar ou autre chose mais qui est fermé. Profitant que nous sommes à un endroit qu'on peut identifier, je demande à Alba de téléphoner à l'hôtel pour leur demander de nous indiquer quelle direction prendre. En pleine conversation le téléphone d'Alba tombe à court de crédit. Tant pis, pour le roaming, je dis à Alba de téléphoner avec le mien. Apparemment nous sommes à une centaine de mètres de l'entrée, au sommet de la colline. Putain !, pourquoi les valises pèsent tant ?
Oui, je reconnais l'entrée. Une sorte de guérite, poste de garde, une barrière et des gardiens.
Nous leurs indiquons que nous sommes des clients de l'hôtel et ils nous laissent passer. Purée, il fait noir et on est dans une forêt. Heureusement qu'il y a une route. Nous marchons une centaine de mètres, un virage et on aperçoit une maison, sorte de bunker. La porte est fermée. Nous contournons la maison et ouf cela ressemble un peu plus à une entrée, il y a même deux personnes qui parlent devant la rampe.
Nous entrons et oui il y a un comptoir réception et une réceptionniste derrière. J'ai l'impression de me trouver à l'époque d'Agatha Christie, la décoration, tout boisé, meubles solides, rustiques, anciens, d'une autre époque, quoique bien conservés.
L'hôtel c'est le Congress-Park Volynskoye (Конгресс-парк «Волынское») cinq étoiles. C'est Evelyne qui avait réservé, je n'en savais pas plus.

Après avoir donné nos passeports pour qu'ils en fassent une copie et toute la paperasse nécessaire à notre identification, la réceptionniste nous donne les clés. Chambre 309, ma première pensée : troisième étage ?, mais il n'y a même pas deux étages …. Erreur, ce n'est pas le troisième étage, mais le troisième bâtiment. Curieux, depuis que je sais que c'est un cinq étoiles cela m'a l'air moins d'un bunker. Bon, il faut à nouveau sortir dans le froid et trouver ce foutu troisième bâtiment. Finalement ce n'est pas trop difficile et quelque cent cinquante mètres plus loin nous y parvenons. La clé magnétique ouvre la porte extérieure et nous n'avons pas trop de mal à trouver notre chambre. Il y a un rez-de-chaussée, où nous sommes avec quelque huit chambres et un premier étage probablement avec le même nombre. Comme je disais avant nous sommes rentrés dans un roman d'Agatha Christie : quelle chambre !!! Ce n'est pas tant un luxe excessif mais la classe. J'aime tout de suite. Spacieuse, lit king-size, minibar, de quoi se faire des thés, et room service 24/24.

Sans être pas trop tard, on est tous un peu fatigués. Au départ Alba comptait retourner à son kot, mais même s'il n'y a pas de lit supplémentaire, celui qu'il y a est assez large pour qu'on puisse dormir à trois et prendre demain matin le petit déjeuner ensemble.
Une fois la décision prise, notre ventre nous rappelle à l'ordre. Certes on n'a rien mangé depuis l'avion. C'était quand ça ? et quoi ?
Nous avons fait le choix dans la carte du menu du room service. Alba et Evelyne se sont commandé des Pelmeni, pour ma part j'ai pris "Boeuf Stroganoff".
Une petite demi heure plus tard le garçon s'est amené avec nos plats. Nous nous sommes installés dans le salon véranda. Agréable comme tout et nous nous sommes régalés.
Nous avons l'impression d'être seuls dans le bâtiment. Il est possible qu'il y ait d'autres clients, mais en tout cas ils sont discrets, ou alors ils sont soit dans le bâtiment 2 ou 1.