Ce qui devait être un trajet de routine
n'est pas devenu un parcours infernal, mais tout de même bousculé.
Ce weekend, nous étions à La Panne car nous
avions conduit Alba et Alex à Eindhoven pour leur avion qui les amenait à
Girona, et le lundi nous devions y retourner pour les récupérer.
Dimanche soir je prépare toutes les bagages
et affaires qu'on doit reprendre de sorte à ce que lundi dès qu'on peut rouler
avec la voiture sur la digue (7 heures), charger le véhicule et nous mettre en
route pour Eindhoven.
Je quitte l'appart vers six heure
quarante-cinq pour sortir la voiture du garage et je patiente quelques minutes
devant la barrière d'accès à la digue. A sept heure pile poil l'accès est
donné. Je descends les affaires et charge en une dizaine de minutes. Nous
prendrons le petit déjeuner en cours de route. De toutes manières avec notre régime
il se résume en un yogourt et trois fruits pour Evelyne et une tartine et
tranche de fromage maigre et deux fruits pour moi.
D'après le GPS nous devrions arriver à destination
vers neuf heures quarante. Alba et Alex devraient atterrir vers huit heures
trente. Ils devront nous attendre à peu près une heure, qu'ils peuvent profiter
pour prendre leur petit déjeuner.
En guise de marge de sécurité, j'envoie un texte
à Alba pour lui communiquer que nous arriverons vers dix heures car j'imagine
que la traversée d'Anvers vers huit heure du matin doit être chargée.
Je ne me trompais pas, des informations sur
panneau lumineux indiquent des bouchons à l'arrivée du tunnel Kennedy. Passé
Anvers le GPS indique notre arrivée pour dix heures trois minutes que je réduits
à neuf heures cinquante huit en roulant à peu près à trois-quatre kilomètres au
dessus de la vitesse limite.
Alba m'annonce leur atterrissage et je leur
dis que j'enverrai un texte à cinq minutes de l'arrivée.
Les kilomètres s'égrainent, la distance se
raccourcit, la destination s'approche. Nous arrivons à la sortie aéroport de
l'autoroute, nous ne sommes qu'à un kilomètre six cents. J'envoie donc le sms à
Alba pour leur dire de s'apprêter que nous sommes presque là.
Je m'arrête au feu rouge et lorsqu'il
devient vert, au moment d'enclencher la première voilà que la pédale de l'embrayage
lâche. Plus moyen de mettre une quelconque vitesse. Nous sommes bloqués. Je
comprends tout de suite que je serai impuissant à me sortir par moi même de cette situation et qu'il n'y a rien à faire d'autre que
d'appeler Europe Assistance.
Je mets les quatre clignoteurs et fais
signe avec la main aux voitures de me dépasser. J'envoie un sms à Alba pour lui
annoncer le problème (elle pense un moment que je lui fais une blague) et demande à
Evelyne d'essayer de pousser un peu la voiture pour qu'on la mette le plus à côté
de la route que possible.
Tant bien que mal, nous réussissons à la mettre
trois quarts dehors un quart dedans. C'est toujours mieux que rien. Au moins nous ne
bloquons pas tout.
Je dis à Evelyne d'aller si elle le veut, les
rejoindre que j'appellerai l'assistance et attendrai qu'ils viennent.
Je suis tranquille, j'ai toujours toutes
les données sur moi, donc, pas de panique ! De toutes manières cela ne servirait à rien de m'énerver. Le problème est arrivé : Carpe Diem.
Tout d'abord où suis-je exactement? Ensuite
comment dit on en néerlandais câble d'embrayage (koppeling kabel); carrefour (kruispunt), feu rouge (verkeerslicht), etc. C'est à ces moments là qu'on est content d'avoir quelques applications
linguistiques sur son PDA. Je suis conscient que Europe Assistance me parlera
en français, mais ce ne sera probablement pas le cas du dépanneur et qui sait
qui.
Je téléphone donc à Europe Assistance en
leur donnant toutes les informations nécessaires.
Voilà, il ne reste plus qu'à attendre le dépanneur.
Je m'imagine que remplacer un câble ne doit
pas être la fin du monde. Je profite pendant l'attente pour vider entre les
deux portes ma vessie qui risquait d'exploser.
Je profite pendant l'attente pour prévenir
au bureau de mon problème et que je ne pourrai probablement pas assister à la
réunion prévue pour quinze heures. Mon idée initiale c'était de me larguer sur
une station métro en passant par Bruxelles et rentrer le soir en train.
Au bureau on me dit de ne pas me tracasser
que la réunion a été annulé pour cause de maladie de l'organisateur. Bon, je
prendrai congé l'après-midi donc.
A un moment donné une voiture de police
s'arrête derrière moi pour s'enquérir de ma situation et surtout pour me dire
de me mettre plus sur le côté. Je leur dis que je veux bien mais que moi tout
seul je n'ai pas assez de force pour déplacer la voiture et que je ne sais pas être
au volant et au poussoir en même temps, d'autant plus qu'étant sur la rampe de sortie de
l'autoroute, sur le côté il y a un dénivelé et je ne tiens pas à ce que la
voiture prenne le ravin. Les deux policiers sortent et poussent, pas sans mal le véhicule
un peu plus hors de la route.
Comme je leur ai dit que l'assistance était
en route ils m'ont salué et continué leur chemin.
La dépanneuse arrive. J'explique au
dépanneur la situation. Il tracte le véhicule sur le camion et nous conduit à
un garage Volkswagen à quelque trois kilomètres de là.
Sur le chemin vers le garage le chauffeur
est étonné que, en tant qu'espagnol, je m'en sorte si bien en néerlandais. Je lui ai
donc dit que j'habitais en Belgique de puis trente ans et que j'avais eu le
temps d'apprendre à me débrouiller. En parlant de ceci et cela, il me dit que la
semaine prochaine il va partir en croisière au Canaries. Ceci pour dire que j'ai même fait la causette pendant le trajet.
Une fois arrivés au garage la voiture est
descendue et on demande au responsable de voir ce qu'il peut faire. Il nous dit
que c'est probablement la pompe hydraulique de l'embrayage et qu'il ne saurait
pas le réparer aujourd'hui. D'abord pour le temps qu'il faudrait pour démonter
et remonter, ensuite à cause de son planning déjà chargé.
Il parle d'une voiture de remplacement,
d'un rapatriement, etc. Comme je ne sais pas exactement quelle est la meilleure solution, j'essaie de
téléphoner à Europe Assistance pour voir ce qu'ils me proposent.
Etant donné qu'ils ne décrochent pas trop
vite, le dépanneur me dit de raccrocher, qu'il allait téléphoner via son canal,
que cela irait plus vite.
Ils proposent finalement de nous rapatrier
nous et la voiture avec la dépanneuse. J'accepte tout de suite car Alba et Alex
doivent absolument être à la maison ce soir car demain ils repartent pour
Paris.
Un autre problème se pose. Le dépanneur n'a
pas assez de place pour autant de monde dans son camion. Il propose alors de
téléphoner à un de ses collègues qui lui il a une banquette à l'arrière et peut
nous ramener tous. Il s'en va donc et je reste à attendre l'arrivée du second
dépanneur.
Pendant ce temps là je commence à informer
Evelyne et les autres de la situation.
Le deuxième dépanneur arrive. Je lui remets
les documents et lui indique où la voiture se trouve.
La Sharan est à nouveau remise sur la
dépanneuse et nous prenons la route vers l'aéroport pour récupérer le restant
de la troupe.
Nous voilà donc tous à bord; Evelyne, Alba
et Alex sur la banquette arrière et moi à côte du conducteur. A un moment donné
je dis au chauffeur que cela faisait des années que je n'étais pas copilote.
Toutes réflexions faites je n'aurais pas fait carrière dans ce métier car je me
suis payé un roupillon d'Eindhoven à Halle, bref, tout le trajet. J'espère
seulement ne pas avoir ronflé.
Arrivés à notre garage, la voiture est
déchargée et nous demandons au dépanneur s'il peut nous conduire jusqu'à la
maison. Je n'ai pas trop compris si c'était prévu ou non, mais de toutes
manières nous y voilà à nouveau en route.
Devant chez nous, je propose au chauffeur
s'il a le temps de prendre un café avant de repartir à ce qu'il accepte. Il
gare la dépanneuse dans notre cour et pendant qu'il prend le café je descends à
la cave et prends deux bouteilles de vin espagnol. Une pour lui et une autre
pour son collègue.
Cela ne coûte rein d'être reconnaissant.
Un peu plus tard nous somme allés, Evelyne
et moi avec la petite Skoda, récupérer nos bagages qui étaient restés dans la
voiture en panne.
Apparemment la voiture ne sera prête qu'en
début de la semaine prochaine. J'ai donc des bonnes perspectives de promenade
le matin vers cinq heures et demie pour aller à la gare tous les jours. Heureusement
que j'aime marcher …
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