Monday, 28 January 2013

De La Panne à "la panne"


Ce qui devait être un trajet de routine n'est pas devenu un parcours infernal, mais tout de même bousculé.
Ce weekend, nous étions à La Panne car nous avions conduit Alba et Alex à Eindhoven pour leur avion qui les amenait à Girona, et le lundi nous devions y retourner pour les récupérer.

Dimanche soir je prépare toutes les bagages et affaires qu'on doit reprendre de sorte à ce que lundi dès qu'on peut rouler avec la voiture sur la digue (7 heures), charger le véhicule et nous mettre en route pour Eindhoven.
Je quitte l'appart vers six heure quarante-cinq pour sortir la voiture du garage et je patiente quelques minutes devant la barrière d'accès à la digue. A sept heure pile poil l'accès est donné. Je descends les affaires et charge en une dizaine de minutes. Nous prendrons le petit déjeuner en cours de route. De toutes manières avec notre régime il se résume en un yogourt et trois fruits pour Evelyne et une tartine et tranche de fromage maigre et deux fruits pour moi.

D'après le GPS nous devrions arriver à destination vers neuf heures quarante. Alba et Alex devraient atterrir vers huit heures trente. Ils devront nous attendre à peu près une heure, qu'ils peuvent profiter pour prendre leur petit déjeuner.

En guise de marge de sécurité, j'envoie un texte à Alba pour lui communiquer que nous arriverons vers dix heures car j'imagine que la traversée d'Anvers vers huit heure du matin doit être chargée.

Je ne me trompais pas, des informations sur panneau lumineux indiquent des bouchons à l'arrivée du tunnel Kennedy. Passé Anvers le GPS indique notre arrivée pour dix heures trois minutes que je réduits à neuf heures cinquante huit en roulant à peu près à trois-quatre kilomètres au dessus de la vitesse limite.

Alba m'annonce leur atterrissage et je leur dis que j'enverrai un texte à cinq minutes de l'arrivée.
Les kilomètres s'égrainent, la distance se raccourcit, la destination s'approche. Nous arrivons à la sortie aéroport de l'autoroute, nous ne sommes qu'à un kilomètre six cents. J'envoie donc le sms à Alba pour leur dire de s'apprêter que nous sommes presque là.
Je m'arrête au feu rouge et lorsqu'il devient vert, au moment d'enclencher la première voilà que la pédale de l'embrayage lâche. Plus moyen de mettre une quelconque vitesse. Nous sommes bloqués. Je comprends tout de suite que je serai impuissant à me sortir par moi même de cette situation et qu'il n'y a rien à faire d'autre que d'appeler Europe Assistance.
Je mets les quatre clignoteurs et fais signe avec la main aux voitures de me dépasser. J'envoie un sms à Alba pour lui annoncer  le problème (elle pense un moment que je lui fais une blague) et demande à Evelyne d'essayer de pousser un peu la voiture pour qu'on la mette le plus à côté de la route que possible.
Tant bien que mal, nous réussissons à la mettre trois quarts dehors un quart dedans. C'est toujours mieux que rien. Au moins nous ne bloquons pas tout.

Je dis à Evelyne d'aller si elle le veut, les rejoindre que j'appellerai l'assistance et attendrai qu'ils viennent.

Je suis tranquille, j'ai toujours toutes les données sur moi, donc, pas de panique ! De toutes manières cela ne servirait à rien de m'énerver. Le problème est arrivé : Carpe Diem.
Tout d'abord où suis-je exactement? Ensuite comment dit on en néerlandais câble d'embrayage (koppeling  kabel); carrefour (kruispunt), feu rouge (verkeerslicht), etc. C'est à ces moments là qu'on est content d'avoir quelques applications linguistiques sur son PDA.  Je suis conscient que Europe Assistance me parlera en français, mais ce ne sera probablement pas le cas du dépanneur et qui sait qui.
Je téléphone donc à Europe Assistance en leur donnant toutes les informations nécessaires.
Voilà, il ne reste plus qu'à attendre le dépanneur.
Je m'imagine que remplacer un câble ne doit pas être la fin du monde. Je profite pendant l'attente pour vider entre les deux portes ma vessie qui risquait d'exploser.
Je profite pendant l'attente pour prévenir au bureau de mon problème et que je ne pourrai probablement pas assister à la réunion prévue pour quinze heures. Mon idée initiale c'était de me larguer sur une station métro en passant par Bruxelles et rentrer le soir en train.
Au bureau on me dit de ne pas me tracasser que la réunion a été annulé pour cause de maladie de l'organisateur. Bon, je prendrai congé l'après-midi donc.

A un moment donné une voiture de police s'arrête derrière moi pour s'enquérir de ma situation et surtout pour me dire de me mettre plus sur le côté. Je leur dis que je veux bien mais que moi tout seul je n'ai pas assez de force pour déplacer la voiture et que je ne sais pas être au volant et au poussoir en même temps, d'autant plus qu'étant sur la rampe de sortie de l'autoroute, sur le côté il y a un dénivelé et je ne tiens pas à ce que la voiture prenne le ravin. Les deux policiers sortent et poussent, pas sans mal le véhicule un peu plus hors de la route.
Comme je leur ai dit que l'assistance était en route ils m'ont salué et continué leur chemin.

La dépanneuse arrive. J'explique au dépanneur la situation. Il tracte le véhicule sur le camion et nous conduit à un garage Volkswagen à quelque trois kilomètres de là.

Sur le chemin vers le garage le chauffeur est étonné que, en tant qu'espagnol, je m'en sorte si bien en néerlandais. Je lui ai donc dit que j'habitais en Belgique de puis trente ans et que j'avais eu le temps d'apprendre à me débrouiller. En parlant de ceci et cela, il me dit que la semaine prochaine il va partir en croisière au Canaries. Ceci pour dire que j'ai même fait la causette pendant le trajet. 

Une fois arrivés au garage la voiture est descendue et on demande au responsable de voir ce qu'il peut faire. Il nous dit que c'est probablement la pompe hydraulique de l'embrayage et qu'il ne saurait pas le réparer aujourd'hui. D'abord pour le temps qu'il faudrait pour démonter et remonter, ensuite à cause de son planning déjà chargé.
Il parle d'une voiture de remplacement, d'un rapatriement, etc. Comme je ne sais pas exactement  quelle est la meilleure solution, j'essaie de téléphoner à Europe Assistance pour voir ce qu'ils me proposent.
Etant donné qu'ils ne décrochent pas trop vite, le dépanneur me dit de raccrocher, qu'il allait téléphoner via son canal, que cela irait plus vite.
Ils proposent finalement de nous rapatrier nous et la voiture avec la dépanneuse. J'accepte tout de suite car Alba et Alex doivent absolument être à la maison ce soir car demain ils repartent pour Paris.
Un autre problème se pose. Le dépanneur n'a pas assez de place pour autant de monde dans son camion. Il propose alors de téléphoner à un de ses collègues qui lui il a une banquette à l'arrière et peut nous ramener tous. Il s'en va donc et je reste à attendre l'arrivée du second dépanneur.
Pendant ce temps là je commence à informer Evelyne et les autres de la situation.

Le deuxième dépanneur arrive. Je lui remets les documents et lui indique où la voiture se trouve.
La Sharan est à nouveau remise sur la dépanneuse et nous prenons la route vers l'aéroport pour récupérer le restant de la troupe.
Nous voilà donc tous à bord; Evelyne, Alba et Alex sur la banquette arrière et moi à côte du conducteur. A un moment donné je dis au chauffeur que cela faisait des années que je n'étais pas copilote. Toutes réflexions faites je n'aurais pas fait carrière dans ce métier car je me suis payé un roupillon d'Eindhoven à Halle, bref, tout le trajet. J'espère seulement ne pas avoir ronflé.

Arrivés à notre garage, la voiture est déchargée et nous demandons au dépanneur s'il peut nous conduire jusqu'à la maison. Je n'ai pas trop compris si c'était prévu ou non, mais de toutes manières nous y voilà à nouveau en route.
Devant chez nous, je propose au chauffeur s'il a le temps de prendre un café avant de repartir à ce qu'il accepte. Il gare la dépanneuse dans notre cour et pendant qu'il prend le café je descends à la cave et prends deux bouteilles de vin espagnol. Une pour lui et une autre pour son collègue.
Cela ne coûte rein d'être reconnaissant.

Un peu plus tard nous somme allés, Evelyne et moi avec la petite Skoda, récupérer nos bagages qui étaient restés dans la voiture en panne.

Apparemment la voiture ne sera prête qu'en début de la semaine prochaine. J'ai donc des bonnes perspectives de promenade le matin vers cinq heures et demie pour aller à la gare tous les jours. Heureusement que j'aime marcher …

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