Chère Alba,
Aujourd’hui t’as 18 ans.
Il faut bien marquer le côté mathématique de l’événement quoique tu sais très bien que ce n’est pas ce matin en te réveillant, pour autant que tu aies été dormir, que tu es plus adulte qu’hier.
Le passage vers le nouvel état se fait en douceur et principalement par l’accumulation d’expériences tant positives que négatives. D’où que, quoiqu’il arrive, il est toujours possible d’en tirer quelque enseignement positif.
Je t’ai vu naître, t’ai donné ton premier bain, je t’ai accompagné sur le chemin de ton enfance. Pansé tes bobos, parfois en soufflant sur la main qui n’était pas blessée pour distraire ton esprit, te faire rire, et te faire comprendre que ce n’était pas trop grave, que même je me trompais de main …
T’as eu, je crois, une enfance heureuse ; comme il se doit. T’auras toujours le temps de te préoccuper des soucis. Ta mère et moi avons essayé de te gâter sans te pourrir ; oui, c’est vrai. Nous avons œuvré à ce qu’il ne te manque rien de ce qui est essentiel, je dirais même que tu as eu un peu plus. Ce n’est pas ta faute si tu as eu la chance de naître dans un pays où il n’y a pas de pénuries, de conflit armé, de sécheresse ou d’autres problèmes.
D’autre part nous avons essayé de t’inculquer le discernement de ce qui est juste ; de ne pas considérer le tout comme un dû. Aussi tu as toujours su avoir de la reconnaissance et remercier spontanément pour ce que tu reçois.
T’as grandi dans une belle harmonie multiculturelle qui probablement a forgé une partie de ton caractère ouvert et curieux de tout. T’as fréquenté de tas de nationalités sans jamais t’étonner ni avoir des préjugés. C’est en partie cela qui alimente ta richesse. Je vois bien que, où que tu aies, tu reviens toujours avec des nouvelles connaissances, de liens d’amitié. Ton réseau s’élargit proportionnellement à la bonté de ton cœur. T’es une jeune fille agréable à fréquenter et avec qui on peut compter. Tu sais faire preuve de discrétion et coffre à confidences jamais trahies.
Parfois un peu trop empathique, mais cela doit être dû à ta jeunesse. Tu apprendras avec le temps à doser.
Un nouveau pan de ta vie s’offre à toi. Il coïncide avec ton départ aux Etats Unis où, sans être seule ou abandonnée, tu seras obligée de faire l’expérience, et apprendre, à prendre des décisions parfois sur le champ, parfois plus réfléchies. Ce seront là les balbutiements de ta vie d’adulte.
Aie toujours à l’esprit d’essayer à ne pas blesser les personnes qui te sont proches. Parfois leur décisions où agissements ne te conviendront peut-être pas. Essaie tout d’abord, avant de te laisser aller, de te mettre à leur place ; de te dire qu’ils ont certainement leurs raisons d’agir de la sorte. Chacun connaît ses boires et déboires. Bien évidement devant une répétition de comportements contraires, il va de soi qu’il faut agir en conséquence.
Quoiqu’il en soit, on ne sera peut-être pas toujours à côté de toi physiquement, mais sache que tu peux toujours compter sur nous.
Continue sur ta lancée à être la jeune fille joyeuse, studieuse, curieuse de la vie et de tout, nous sommes très fiers de toi.
Voilà, j’avais crû n’écrire que trois lignes et me voici déjà avec une petite tartine.
Papa.
Aujourd’hui t’as 18 ans.
Il faut bien marquer le côté mathématique de l’événement quoique tu sais très bien que ce n’est pas ce matin en te réveillant, pour autant que tu aies été dormir, que tu es plus adulte qu’hier.
Le passage vers le nouvel état se fait en douceur et principalement par l’accumulation d’expériences tant positives que négatives. D’où que, quoiqu’il arrive, il est toujours possible d’en tirer quelque enseignement positif.
Je t’ai vu naître, t’ai donné ton premier bain, je t’ai accompagné sur le chemin de ton enfance. Pansé tes bobos, parfois en soufflant sur la main qui n’était pas blessée pour distraire ton esprit, te faire rire, et te faire comprendre que ce n’était pas trop grave, que même je me trompais de main …
T’as eu, je crois, une enfance heureuse ; comme il se doit. T’auras toujours le temps de te préoccuper des soucis. Ta mère et moi avons essayé de te gâter sans te pourrir ; oui, c’est vrai. Nous avons œuvré à ce qu’il ne te manque rien de ce qui est essentiel, je dirais même que tu as eu un peu plus. Ce n’est pas ta faute si tu as eu la chance de naître dans un pays où il n’y a pas de pénuries, de conflit armé, de sécheresse ou d’autres problèmes.
D’autre part nous avons essayé de t’inculquer le discernement de ce qui est juste ; de ne pas considérer le tout comme un dû. Aussi tu as toujours su avoir de la reconnaissance et remercier spontanément pour ce que tu reçois.
T’as grandi dans une belle harmonie multiculturelle qui probablement a forgé une partie de ton caractère ouvert et curieux de tout. T’as fréquenté de tas de nationalités sans jamais t’étonner ni avoir des préjugés. C’est en partie cela qui alimente ta richesse. Je vois bien que, où que tu aies, tu reviens toujours avec des nouvelles connaissances, de liens d’amitié. Ton réseau s’élargit proportionnellement à la bonté de ton cœur. T’es une jeune fille agréable à fréquenter et avec qui on peut compter. Tu sais faire preuve de discrétion et coffre à confidences jamais trahies.
Parfois un peu trop empathique, mais cela doit être dû à ta jeunesse. Tu apprendras avec le temps à doser.
Un nouveau pan de ta vie s’offre à toi. Il coïncide avec ton départ aux Etats Unis où, sans être seule ou abandonnée, tu seras obligée de faire l’expérience, et apprendre, à prendre des décisions parfois sur le champ, parfois plus réfléchies. Ce seront là les balbutiements de ta vie d’adulte.
Aie toujours à l’esprit d’essayer à ne pas blesser les personnes qui te sont proches. Parfois leur décisions où agissements ne te conviendront peut-être pas. Essaie tout d’abord, avant de te laisser aller, de te mettre à leur place ; de te dire qu’ils ont certainement leurs raisons d’agir de la sorte. Chacun connaît ses boires et déboires. Bien évidement devant une répétition de comportements contraires, il va de soi qu’il faut agir en conséquence.
Quoiqu’il en soit, on ne sera peut-être pas toujours à côté de toi physiquement, mais sache que tu peux toujours compter sur nous.
Continue sur ta lancée à être la jeune fille joyeuse, studieuse, curieuse de la vie et de tout, nous sommes très fiers de toi.
Voilà, j’avais crû n’écrire que trois lignes et me voici déjà avec une petite tartine.
Papa.
©photo : Julie Clement
2 comments:
Papa t'as réussi à me donner des larmes aux yeux :'( Je t'aime, merci pour cette lettre ...
Voilà que moi aussi j'ai des larmes aux yeux. Pas étonnant que ta fille soit comme elle est, avec le papa poète qu'elle a. Félicitations à ta fille et aussi à vous, ses parents.
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